Etudes contradictoires

Alzheimer : consommer beaucoup de café protégerait du déclin cognitif

Selon une nouvelle étude, consommer régulièrement une grande quantité de café ralentirait l’accumulation de la protéine bêta-amyloïde, impliquée dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

  • Par Charlotte Arce
  • KatarzynaBialasiewicz/iStock
  • 23 Nov 2021
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    Les études sur le café se suivent et ne ressemblent décidément pas. Alors qu’en 2018, une étude publiée Frontiers in Pharmacology pointait les effets néfastes de la consommation de café sur les symptômes neurospychiatriques liés à la maladie d’Alzheimer, de nouveaux travaux concluent au contraire que la caféine protégerait du déclin cognitif.

    Cette nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers of Ageing Neuroscience, a été menée par des chercheurs de l’université australienne Edith Cowan dans le cadre de travaux sur le vieillissement. Ils ont suivi plus de 200 patients pendant plus de dix ans pour observer si la consommation de café avait une incidence sur le taux de déclin cognitif.

    "Nous avons constaté que les participants qui n'avaient pas de troubles de la mémoire et dont la consommation de café était plus élevée au début de l'étude avaient moins de risque de passer à une déficience cognitive légère - qui précède souvent la maladie d'Alzheimer - ou de développer la maladie d'Alzheimer au cours de l'étude", explique le Dr Samantha Gardener, qui a dirigé l’étude.


    Un effet bénéfique sur l’accumulation de plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau

    Concrètement, les résultats de l’étude montrent que consommer une grande quantité de café chaque jour protégerait la fonction cognitive, en particulier la fonction exécutive qui comprend la planification, la maîtrise de soi et l'attention. Les chercheurs n’ont cependant pas pu établir un nombre maximal de tasses de café par jour ayant un effet bénéfique. 

    "Si la tasse de café moyenne préparée à la maison pèse 240 g, passer à deux tasses par jour pourrait potentiellement réduire le déclin cognitif de 8 % après 18 mois", avance le Dr Gardener.

    La chercheuse souligne aussi qu’une consommation importante de café pourrait entraîner "une diminution de 5 % de l’accumulation d’amyloïde dans le cerveau au cours de la même période". Impliquée dans le développement d’Alzheimer, la protéine bêta-amyloïde s’accumule de manière anormale au niveau des neurones, ce qui affecte de manière progressive et irrémédiable les fonctions cérébrales, en particulier la mémoire, l’attention et le langage.

    L'étude n'a pas permis de différencier le café caféiné du café décaféiné, ni les avantages ou les conséquences de son mode de préparation (méthode d'infusion, présence de lait et/ou de sucre, etc.)

    "Nous devons évaluer si la consommation de café pourrait un jour être recommandée comme un facteur de style de vie visant à retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer", estime le Dr Gardener.

    Bien que la caféine ait été associée précédemment à des résultats similaires, des recherches préliminaires montrent qu'elle n'est sans doute pas la seule à contribuer à retarder l'apparition de la maladie d'Alzheimer. "La caféine brute est le sous-produit de la décaféination du café et s'est avérée aussi efficace pour prévenir partiellement les troubles de la mémoire chez les souris, tandis que d'autres composants du café, tels que le cafestol, le kahweol et l'Eicosanoyl-5-hydroxytryptamide, ont également été vus comme ayant un effet sur les troubles cognitifs chez les animaux dans diverses études." Les futurs travaux du Dr Gardener chercheront donc à déterminer avec précision les composants du café qui sont à l'origine de ses effets apparemment positifs sur la santé du cerveau.

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    JDF