Onco-thoracique

Cancer bronchopulmonaire : révolution dans la compréhension de l’impact de la pollution

De nouvelles étude démontrent que la qualité de l’air contribue certes au développement du cancer bronchopulmonaire, mais par le biais d’une sélection d’un clone de cellules mutées déjà présentes dans l’arbre bronchique : une révolution dans la compréhension de l’impact de la pollution.

  • hirun/istock
  • 03 Nov 2022
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    L’essai de Swanton et al. du Francis Crick Institute (Londres) a été présenté au congrès de l’ESMO en septembre 2022 dernier et a apporté de nouveaux éléments pour comprendre  l’impact de la qualité de l’air sur le développement du cancer broncho-pulmonaire.

    Une revue du Lancet fait le point sur les dernières études et en tire des conclusions surprenantes.

    Le rôle des particules fines PM2.5 t dans l’air sur le développement du cancer broncho-pulmonaire.

    Bien que le tabagisme soit le premier facteur de risque de survenue d’un cancer broncho-pulmonaire, environ 10 à 15% des patients atteints d’un cancer-bronchopulmonaire ne fument pas. Afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents au développement de la pathologie chez ces patients, des patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire muté EGFR (tumeur survenant principalement chez le non-fumeur) en Angleterre et en Asie ont été étudiés.

    Les résultats de cette analyse montrent que la concentration en particules fines de diamètre inférieur à 2.5µm (PM2.5) est corrélée avec un plus fort taux de cancers broncho-pulmonaires mutés EGFR. Ces particules fines se trouvent principalement dans les villes où le taux de pollution est le plus élevé.

    Le développement du cancer broncho-pulmonaire du non-fumeur proviendrait d’un clone préexistant de cellules anormales sélectionné par l’exposition aux PM2.5

    Afin de conforter cette hypothèse, une analyse chez l’animal a été réalisée. Des souris avec une mutation de l’EGFR sans néoplasie pulmonaire ont été exposées à des airs avec différentes concentrations de PM2.5. Les animaux exposés aux particules fines développaient plus de néoplasies pulmonaires mutées EGFR que les animaux non exposés.

    Ainsi ces résultats modifient les connaissances que nous avions du développement du cancer broncho-pulmonaire chez les non-fumeurs. Il s’agirait plutôt de la responsabilité d’un clone préexistant de cellules mutées, déjà présentes dans l’organisme, et qui proliféreraient, leur sélection étant favorisée par l’exposition répétée à un toxique. Le tout dans un contexte d’inflammation de l’arbre bronchique.

    La qualité de l’air et cancer : un enjeu de santé publique pour nos politiques

    Ces résultats sont majeurs car 99% de la population mondiale vit dans des zones où le taux de PM2.5 est à la limite du seuil de toxicité. De plus, le cancer du poumon n’est pas la seule pathologie à risque dans un contexte d’exposition aux particules fines PM2.5. D’autres types de cancers semblent être liés à une exposition aux particules fines d’après des études récentes.

    Un approfondissement des connaissances dans ce domaine est nécessaire mais va probablement modifier notre mode de vie afin de limiter l’exposition des populations à des toxiques cancérigènes.

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    JDF