Infectiologie
Covid-19 : une infection antérieure ou une vaccination réduirait la transmission
L’ECDC, l’agence européenne de prévention et de surveillance des maladies a fait une revue de la littérature sur le risque de transmission du SARS-CoàV-2 après une infection ou une vaccination Covid-19.
- Angelina Bambina/istock
La question du risque de transmission d’une infection Covid-19, après une infection antérieure ou une vaccination, est centrale dans la stratégie actuelle. Les vaccins contre la Covid-19 ont été évalués pour leur efficacité contre une infection symptomatique et pour la réduction et/ou la prévention d’une forme légère, modérée ou grave de maladie, ainsi que sur la mortalité.
Cependant, les essais de vaccins n'ont pas été conçus pour mesurer la réduction du risque de transmission des individus vaccinés infectés à des contacts sensibles. Peu d’études validées ont adressé cette question et c’est le mérite de l’European Center for Disease Prevention and Control, l’ECDC, d’avoir réalisé une revue la littérature (publiée et en pre-print) sur l'immunité après une infection naturelle par le SARS-CoV-2 ou après une vaccination contre la Covid-19 avec l'un des vaccins autorisés par l'UE actuellement disponibles.
Risque de transmission après infection
L'examen des données disponibles sur l'immunité naturelle et les possibilités de transmission d'une infection que l’on manque actuellement de données provenant d'études spécifiquement conçues pour évaluer l'impact d'une infection antérieure sur le risque de transmission.
L'infection par le SARS-CoV-2 ne confère pas une immunité absolue (« stérilisante ») à toutes les personnes et certaines personnes réinfectées pourraient encore être en mesure de transmettre l'infection par le SARS-CoV-2 à des contacts sensibles.
Il existe, par contre des données qui montrent que la réinfection reste un événement rare. Les résultats des études de cohorte confirment que l'effet protecteur d'une infection antérieure par le SARS-CoV-2 varie de 81% à 100% à partir du 14e jour suivant l'infection initiale, pour une période de suivi de cinq à sept mois. La protection contre la réinfection est plus faible chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Ces études ont été réalisées avant l'émergence des variants préoccupants du SARS-CoV-2 (Variants of Concern ou VOC), par conséquent, le niveau de preuve est limité concernant l’effet protecteur de l'immunité induite par les variants traditionnels du SARS-CoV-2 contre les variants identifiés désormais (en particulier les variantes B.1.351 et P.1).
Risque de transmission après vaccination
L'examen des données sur l'immunité acquise après vaccination et les possibilités de transmission d’une infection révèle que les preuves de l'impact de la vaccination sur le risque de transmission ne sont disponibles qu'à partir d'une seule grande étude observationnelle, basée sur des registres, et réalisée en Écosse. Cette étude suggère que la vaccination d'un membre du foyer réduit d'au moins 30% le risque d'infection chez les autres membres du foyer.
Il est démontré que la vaccination réduit significativement la charge virale et les infections symptomatiques ou asymptomatiques chez les personnes vaccinées, ce qui pourrait se traduire par une réduction de la transmission, bien que l'efficacité du vaccin varie selon le produit vaccinal et le les personnes vaccinées.
La question des variants
Les périodes de suivi des personnes vaccinées ne sont pas encore suffisamment longues pour tirer des conclusions sur la durée de la protection contre l'infection à long terme. Les titres d'anticorps chez les personnes vaccinées atteindraient leur maximum 3 à 4 semaines après la vaccination.
Bon nombre des études sur l'efficacité des vaccins ont été réalisées avant l'émergence des variants du SARS-CoV-2, sauf pour le variant anglais (B.1.1.7) où l’on dispose de données écossaises et israéliennes. Dans les études qui portent sur les variants, il existe des preuves préliminaires limitées d'une efficacité réduite du vaccin, en particulier vis-à-vis de B.1.351 et peut-être aussi pour P.1.
En tant que virus à ARN (acide ribonucléique), le SARS-CoV-2 continuera d'évoluer au fil du temps et sa capacité à échapper aux défenses immunitaires humaines induites par l'infection naturelle ou la vaccination est déjà documentée. Un suivi des cohortes ayant déjà été infectées par le SARS-CoV-2 et vaccinées est cependant nécessaire pour mieux évaluer l'ampleur et la durée de la protection contre une réinfection asymptomatique ou symptomatique, ainsi que l'effet de la protection contre une transmission ultérieure aux contacts.








