Pneumologie

Asthme : un taux élevé d’éosinophiles et d’exacerbations nécessite le cumul de traitements biologiques pour obtenir le contrôle

Les patients asthmatiques sévères, caractérisés par un taux élevé d’exacerbations et une éosinophilie sanguine plus élevée, sont plus susceptibles de nécessiter différents traitements biologiques successifs  pour atteindre un contrôle satisfaisant de leur maladie.

  • 13 Novembre 2025
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2025 dans le Journal of Asthma and Allergy, a cherché à identifier les profils cliniques et biologiques des patients asthmatiques ayant changé de traitement biologique. Il s’agit d’une étude américaine au cours de laquelle  les données de 1611 patients atteints d’asthme modéré à sévère ayant initié un traitement biologique entre 2014 et 2023 ont été analysées. Les dossiers médicaux ont été revus afin de déterminer les raisons des changements de traitement. Les patients ont été répartis en trois groupes : ceux n’ayant pas changé de traitement, ceux ayant changé une seule fois et ceux ayant changé plusieurs fois. Des analyses statistiques descriptives, des régressions de Poisson et des modèles logistiques pondérés ont été utilisés pour évaluer les facteurs associés aux changements.

     

    Des facteurs prédictifs de réponse encore mal définis

    L’asthme sévère représente une forme complexe et hétérogène de la maladie, souvent caractérisée par une inflammation persistante et une réponse insuffisante aux traitements conventionnels. Au cours de la dernière décennie, l’émergence de traitements biologiques ciblant des voies immunitaires spécifiques a profondément transformé la prise en charge de ces patients. Ces thérapies, bien que prometteuses, ne sont pas toujours efficaces de manière uniforme, et il n’est pas rare qu’un patient doive passer d’un agent biologique à un autre pour atteindre un contrôle optimal de la maladie. Malgré la disponibilité croissante de ces traitements, les facteurs prédictifs associés à un changement de médicament biologique restent encore mal définis. Mieux comprendre les caractéristiques des patients susceptibles de nécessiter plusieurs traitements pourrait permettre d’affiner les stratégies thérapeutiques et d’améliorer la personnalisation des soins.

     

    Jusqu’à trois changements de traitement ou plus…

    Parmi l’ensemble des patients, 14 %  d’entre eux ont changé de médicament biologique, dont 81 % une seule fois et 19 % deux fois ou plus. La principale raison du changement était une réponse sous-optimale dans plus de 70 % des cas. Les patients ayant changé de traitement présentaient des taux d’exacerbations plus élevés avant l’instauration du biologique : en moyenne 1,4 pour ceux qui n’ont pas changé de traitement, 2,3 pour ceux ayant changé une fois, 2,8 pour deux changements et 3,4 pour trois changements ou plus. De plus, les patients ayant utilisé trois agents biologiques ou davantage présentaient un nombre initial d’exacerbations plus élevé et un taux maximal d’éosinophiles sanguins significativement supérieur au cours de l’année précédant le traitement. En revanche, le taux médian d’éosinophiles au moment du démarrage du traitement ne différait pas significativement entre les groupes.

     

    En conclusion, ces données mettent en évidence l’importance d’un choix initial réfléchi du traitement biologique et d’une évaluation précoce des facteurs prédictifs de réponse. Une meilleure compréhension de ces éléments pourrait permettre d’optimiser le parcours thérapeutique des patients et d’améliorer l’efficacité globale de la prise en charge de l’asthme sévère.

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