Pneumologie

Le tarlatamab, une molécule qui va s’imposer dans le traitement du cancer bronchopulmonaire à petites cellules

Le tarlatamab serait un traitement efficace en deuxième ligne dans le cancer bronchopulmonaire à petites cellules. Cela donne de très bon espoirs de traitement pour ce type de cancers difficiles à traiter. D’après un entretien avec Charles RICORDEL.

  • 16 Octobre 2025
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    Une étude, dont les résultats sont parus en août 205 dans le New England Journal of Medicine, a cherché à démontrer l’efficacité du tarlatamab en seconde ligne dans le traitement des cancers broncho-pulmonaires à petites cellules. Il s’agit d’un essai clinique de phase 3, randomisé et multinational, mené pour comparer le tarlatamab à la chimiothérapie de deuxième intention (topotécan, lurbinectédine, amrubicine) chez les patients atteints de cancer bronchique à petites cellules. Au total, 509 patients ont été inclus, 254 d’entre eux ont reçu du tarlatamab et 255 ont bénéficié de chimiothérapie. L'objectif principal était d'évaluer la survie globale, avec des critères secondaires portant sur la survie sans progression et la qualité de vie des patients.

     

    Une étude importante, voire historique

    Le docteur Charles RICORDEL, pneumologue dans le service de pneumologie de l’Hôpital Pontchailloux à Rennes et secrétaire général adjoint su Groupe Français de Pneumo-Cancérologie, explique qu’il s’agit d’une étude de phase 3, très solide. Il s’agit d’une analyse intermédiaire prédéfinie, à la méthodologie stricte. Charles RICORDEL émet la seule limite que les patients appartenant au bras contrôle ne correspondent pas aux standards français car il s’agit de patients platine-sensibles en deuxième ligne. Il regrette également qu’il n’y ait pas eu de cross over autorisé, qui auraient pu enrichir la population d’intérêt avec des biomarqueurs, par exemple. Toutefois, et bien qu’il n’est pas été possible de faire de « l’aveugle » strict, Charles RICORDEL estime ce travail très solide et souligne l’importance des résultats, compte-tenu de l’attente sérieuse d’innovations thérapeutiques pour ce type de cancer . Il précise que c’est la première fois qu’un traitement apporte un bénéfice sur la survie globale qui est de 13,6 mois versus 8,3 mois : du jamais vu ! Les résultats sont plus mitigés concernant la survie sans progression avec une amélioration de 0,5 mois seulement, sans pouvoir fournir explication précise sur ce résultat. Les études de phases 1,2 et3 ont montré que certains patients sont longs répondeurs avec une durée de 15 mois en phase 1, de 10 mois en phase 2 et de 7 mois en phase 3. Pour Charles RICORDEL le tarlatamab va désormais s’imposer par rapport à la chimiothérapie.

     

    Des effets secondaires inhabituels mais rarement graves

    Charles RICORDEL explique que les effets secondaires observés chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire à petites cellules traités par tarlatamab en deuxième ligne sont inhabituels et qu’il est nécessaire d’apprendre à les gérer. Ils sont principalement liés au relargage cytokiniques et à la toxicité neuro-spécifique, ce qui peut imposer aux pneumologues une marge de progression, étant souvent moins l’aise avec ce type d’effets indésirables. Toutefois , Charles RICORDEL relève que ces effets secondaires sont rarement graves et que très peu d’entre eux ont atteint le grade 3. Le profil de tolérance du tarlatamab dans cette indication est donc tout à fait acceptable.

     

    En conclusion, les résultats, importants voire historiques, sont à la hauteur des attente pour le traitement des cancers pulmonaires à petites cellules. Le tarlatamab est le « first in class » et a vocation à monter les lignes.

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