Pneumologie
Corticothérapie orale : le risque d'infection pulmonaire est très augmenté
D’après une étude sur une base de données de médecine générale, la corticothérapie systémique multiplierait le risque infectieux de pneumopathie et de candidose oro-cutanée par un facteur 5 à 6.
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Pour préciser le risque d’infections bactérienne, virale, fongique et parasitaire des personnes exposées à une corticothérapie systémique, les auteurs d’une étude publiée dans PLOS Medicine ont analysé la base de données britannique THIN (The Health Improvement Network) qui regroupe les données d’environ 12 millions de personnes enregistrées chez leur médecin traitant.
275 000 adultes ayant débuté une corticothérapie orale depuis au moins 15 jours ont été analysés, la médiane de traitement étant de 33 jours. Ils ont été comparés à des personnes de même âge et de même sexe qui ne recevaient pas de corticoïdes. Une augmentation du risque des infections telles que pneumopathie, varicelle, dermaphyties, candidoses et gale a été observée.
Risque multiplié par 5 à 6
Lors d’une deuxième étape, les patients sous corticoïdes ont été comparés à une population de même âge et de même sexe étant atteinte de la même maladie mais non traitée par corticoïdes. Chez les malades traités, le risque de pneumopathie et de candidose oro-cutanée est très nettement augmenté. Il est multiplié par 5 à 6, alors que le risque de septicémie, de zona et d’érysipèle est augmenté d’un facteur 1,5 à 2.
Les auteurs ont ensuite comparé chez les patients sous corticoïdes ceux qui avaient fait un épisode infectieux et ceux qui n’en avaient pas fait. Dans cette population, les personnes âgées, celles souffrant de diabète, et celles avec une hypo-albuminémie avaient un risque infectieux augmenté. De plus, ce risque dépend de la maladie : par exemple, les patients sous corticoïdes pour traiter une maladie de Horton ont moins d’infections que ceux traités pour un cancer.
Le risque d’infection pulmonaire est augmenté lors des premières semaines de traitement puis diminue ensuite. Ce risque s’élève avec l’augmentation de la dose de cortisone. Enfin, il faut signaler que dans cette base de données britannique en médecine générale, 60 % des corticothérapies orales ont été prescrites pour traiter des maladies pulmonaires, BPCO ou asthme.
D’après un entretien avec le Pr Laurence Fardet, dermatologue à l'Hôpital Henri-Mondor (Créteil), première auteure de l’étude.












