Pneumologie
Asthme : un modèle pour dépister les patients à risque d’exacerbations sévères
Un modèle clinique d’utilisation simple en pratique permet de calculer la probabilité de survenue d’exacerbations sévères dans l’année chez les asthmatiques.
- ©123RF-Jelena-Dragovic
Un modèle simple qui détecte les patients asthmatiques à risque d’exacerbations sévères en médecine générale est proposé par une équipe de chercheurs hollandais dans une étude publiée dans Thorax. Il repose sur l’évaluation de quelques critères cliniques par un interrogatoire, l’enjeu étant d’améliorer la prise en charge de la maladie tout en réduisant les coûts de santé.
En effet, l’asthme coûte très cher à la Société. 2 % des dépenses de santé en France, c’est-à-dire 1,5 milliard d’euros, sont consacrés à cette maladie, 60 % du coût de l’asthme étant représentés par les hospitalisations, donc par les exacerbations, qui ne sont pas forcément dues à un asthme sévère. L’idée de pouvoir prédire une exacerbation chez un asthmatique en utilisant un modèle simple est donc extrêmement intéressante.
Cinq critères prédicteurs
Les auteurs ont testé trois modèles différents sur 611 patients asthmatiques pendant une année dans le cadre de la médecine générale : historique seul, historique + spirométrie, et historique + spirométrie + mesure de la fraction exhalée du NO. L’historique de la maladie a été évalué grâce à cinq critères prédicteurs : les résultats d’un questionnaire classique de contrôle de l’asthme, la présence d’un tabagisme en cours, d’une sinusite chronique, d’un antécédent d’hospitalisation pour l’asthme, et d’une, ou de plus d’une exacerbation sévère dans l’année précédente.
L’étude montre que le modèle utilisant l’historique seul est efficace. L’addition d’une mesure de la fonction respiratoire par spirométrie améliore encore la qualité de la prédiction. En revanche, l’effet de l’ajout de la mesure de la fraction exhalée du NO est modeste. Ces modèles nécessitent maintenant d’être testés sur une plus large échelle en pratique clinique pour évaluer complètement leur utilité.
D’après un entretien avec le Dr Anne Prudhomme, pneumologue, Centre hospitalier de Bigorre, Tarbes

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