Cardiologie
Athérosclérose coronarienne : la pollution automobile accélère sa progression
Une nouvelle étude vient conforter le lien qui existe entre athérosclérose coronarienne et pollution aux petites particules et aux oxydes d’azote.
- © 123RF-Yuriy Klochan
Dans un suivi prolongé d’une très large cohorte d’américains vivants en zone urbaine polluée, la pollution aux petites particules (PM 2-5) et aux oxydes d’azote (NOx), liée essentiellement à la combustion des combustibles fossiles, est associée de manière proportionnelle et cumulative à la progression des calcifications coronaires.
Une étude détaillée sur 10 ans
Il s’agit d’une étude prospective sur 10 ans de suivi d’une cohorte de 6795 participants, âgé de 45 à 84, d’ethnies différentes, et habitant dans 6 zones métropolitaines touchées par la pollution automobile aux USA. Un scanner coronaire a été réalisé chaque année entre 2002 et 2005, puis plus irrégulièrement entre 2005 et 2012. Une mesure de l’épaisseur intima-media au niveau de la carotide a été réalisée en 2002 et en 2012 pour la moitié des participants. Des mesures précises de la pollution de l’air en rapport avec le trafic automobile ont été obtenues dans ces 6 régions urbaines, et en particulier pour les petites particules (PM 2.5) et pour les oxydes d’azotes (NOx).
Un effet significatif sur les coronaires
Dans cette population, et pour des niveau de pollution qui sont rencontrés dans la majorité des grandes villes, le score calcique a augmenté de 24 UI par an et l’épaisseur intima-media de 12 micromètres par an avant ajustement sur les facteurs de risque et les polluants. La concentration moyenne entre 2000 et 2010 pour les polluants dans ces 6 zones urbaines était de 9.2 à 22.6 microgrammes par m3 pour les petites particules (PM 2.5) et de 7.2 à 139.2 parts par million (ppm) pour les NOx.
Un effet proportionnel à la concentration et au temps d’exposition
Pour chaque augmentation de 5 microgrammes par m3 de petites particules, le score calcique est augmenté de 4.1 UI par an (IC 95% 1.4-6.8). Pour chaque augmentation de 40 ppm d’oxydes d’azote, le score calcique est augmenté de 4.8 UI par an (IC 95% 0.9-8.7).
Il n’a pas été observé d’association significative dans cette étude entre pollution et progression de l’épaisseur intima-media, ni pour les petites particules, ni pour les oxydes d’azote.
Aux USA, l’augmentation de la pollution liée au trafic automobile dans 6 zones urbaines (petites particules et oxydes d’azote) est associée de manière temps-dépendante et concentration-dépendante avec la progression des calcifications coronaires, progression qui est cohérente avec une athérosclérose coronarienne accélérée. Une nouvelle preuve de la nécessité de réduire la pollution automobile dans les grandes métropoles.











