Diabétologie
Insuffisance rénale : intérêt de l’empagliflozine indépendamment du diabète
Chez les patients atteint d'insuffisance rénale, l'empagliflozin est souvent utilisé mais ses effets sont encore mal connu. Une étude les a étudié sur une large cohorte.
- mi-viri/iStock
L’empagliflozine est un inhibiteur de la SGLT2, avec un effet hypoglycémiant et néphroprotecteur chez les patients avec un diabète de type 2. Un essai international a étudié l’effet de l’empagliflozine chez 6 609 personnes diabétiques ou non (empagliflozine 10 mg quotidien versus placebo, en double-aveugle).




Le critère principal était composite : clairance rénale inférieure à 10 mL/min ou diminution de plus de 40 % du taux initial, insuffisance rénale terminale, mort par cause rénale ou cardio-vasculaire. Après un suivi de deux ans, ce critère principal était de 13,1 % dans le groupe empagliflozine et 16,9 % dans le groupe placebo, soit un hazard ratio de 0,72 (intervalle de confiance 95 % 0,64 – 0,82, P < 0,001).
Diminution des évènements néphrologiques, pas cardiologiques
Le critère principal était amélioré chez les individus indépendamment du statut diabétique. En revanche, la mortalité toute cause n’était pas modifiée dans le groupe empagliflozine (4,5 %) par rapport au groupe placebo (5,1 %). De plus, un critère secondaire cardio-vasculaire (hospitalisation pour insuffisance cardiaque et mortalité cardio-vasculaire) n’était pas non plus différent entre les deux groupes : 4,0 % dans le groupe empagliflozine, 4,6 % dans le groupe placebo (hazard ratio 0,84, IC 95 % 0,67 – 1,07, P = 0,15).
Concernant la sécurité, aucun effet secondaire important n’était significativement différent entre les deux groupes : infection urinaire 1,6 % dans les deux groupes, acido-cétose 0,2 % sous empaglifozine et < 0,1 % sous placebo.
Des patients en prévention néphrologique secondaire
Les patients éligibles étaient des adultes avec une clairance rénale entre 20 et 45 mL/min/1,73 m², ou entre 45 et 90 avec un ratio albumine / créatinine supérieur à 200 mg/g. Les patients devaient être traités par un inhibiteur du système rénine-angiotensine sauf en cas de mauvaise tolérance.
En moyenne, les patients avaient 64 ans (SD 14), à 59 % d’origine caucasienne, 46 % étaient diabétiques, et 26 % en prévention cardio-vasculaire secondaire.
Des résultats concordants avec d’autres essais d’inhibiteur SGLT2
Dans cette population de patients présentant une néphropathie, l'empagliflozine diminue donc de 28 % le risque de progression de la maladie rénale ou de décès d'origine cardiovasculaire inférieur, sans innocuité majeure préoccupations. Ce taux d’efficacité est globalement similaire à deux autres études d’inhibiteur de la SGLT2 : CREDENCE étudiant la canagliflozine, et DAPA-CKD étudiant la dapagliflozine.
Concernant la mortalité cardio-vasculaire, la présente étude a pu souffrir d’un manque de puissance avec une incidence moindre qu’attendue. En revanche, une méta-analyse de 13 essais randomisés étudiant un inhibiteur de la SGLT2 a retrouvé une réduction de 14 % de cette mortalité (risque relatif 0,86, IC 95 % 0,81 – 0,92).











