Onco-Digestif

Cancers colorectaux métastatiques MSI : l’immunothérapie, même en 2ème ligne

Si l’efficacité de l’immunothérapie en 1ère ligne de traitement n’est plus à démontrer, le potentiel de son utilisation en 2ème ligne de traitement reste à étudier. Une étude montre qu’après l’échec d’une chimiothérapie, l’avelumab augmente nettement la survie sans progression par rapport à une seconde chimiothérapie.

  • Ozgu Arslan/iStock
  • 28 Novembre 2022
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    L’immunothérapie est désormais un standard en première ligne de traitement des patients avec un adénocarcinome colorectal métastatique (CCRm) avec instabilité microsatellite (MSI/dMMR). Pour les patients qui auraient cependant reçus de la chimiothérapie en première ligne, l’efficacité en 2ème ligne de l’immunothérapie a été suggérée dans l’étude Checkmate 142, testant le nivolumab ou la combinaison nivolumab + ipilimumab après échec de la chimiothérapie. Cependant, celle-ci n’était pas randomisée.

    L’étude SAMCO, présentée à l’ESMO 2022, est la première étude randomisée, comparant, en 2ème ligne de traitement, l’immunothérapie et la chimiothérapie.

    Design de l’étude SAMCO

    Cette étude de phase II a randomisé 122 patients ayant un cancer colorectal métastatique MSI/dMMR et arrivant en 2ème ligne de traitement suite à l’échec d’une 1ère ligne de traitement par chimiothérapie +/- thérapie ciblée.

    Les patients recevaient soit un anticorps anti-PD-L1, de l’avelumab (10 mg/kg/2 semaines), soit une chimiothérapie standard au choix de l’investigateur. Dans cette étude, le critère de jugement principal était la survie sans progression (SSP).

    Amélioration de la SSP avec l'avelumab

    Après une médiane de suivi de 33 mois, la SSP était significativement améliorée dans le bras avelumab (p = 0,025). Les taux de SSP à 1 an et 2 ans respectivement étaient de 31% et 25% dans le bras avelumab, et 19% et 3% dans le bras chimiothérapie. De plus, des événements indésirables de grade 3 – 4 n’ont touchés que 31,7% des patients du bras avelumab contre 53,1% des patients du bras chimiothérapie.

    En revanche, le taux de réponse objective était de 29,5% avec l’avelumab, et de 26,3% avec la chimiothérapie (p = 0,45).

    L’immunothérapie reste plus intéressante en 1ère ligne

    Cette étude est donc positive et démontre l’efficacité de l’immunothérapie comparée à la chimiothérapie en 2ème ligne des cancers colorectaux métastatiques MSI/dMMR, avec une meilleure tolérance. Cependant, le taux de réponse et la SSP à un an restent inférieurs à ceux observés en première ligne avec le pembrolizumab. L’utilisation la plus précoce possible de l’immunothérapie est donc à privilégier.

    Cependant, outre la ligne plus avancée, une autre hypothèse pourrait être une moins bonne efficacité des anti-PD-L1 comparée aux anti-PD-1.

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