Oncologie
Vaccination anti-HPV : baisse des cancers du col en vraie vie
L’analyse des données des registres nationaux suédois souligne le net impact positif du vaccin quadrivalent anti-papillomavirus sur le risque ultérieur de cancer invasif du col de l'utérus, la réduction étant d’autant plus marquée que la vaccination a été réalisée précocement.
- Naeblys/istock
La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) a largement fait la preuve de son efficacité sur le risque d'apparition d’infections et de lésions précancéreuses de haut grade du col de l’utérus liées aux HPV du cocktail vaccinal. Mais faute de recul suffisant, son impact sur le risque ultérieur de cancer du col, but ultime de cette vaccination, restait à démontrer de façon formelle.
En pratique, seule une étude réalisée à partir des registres finlandais des cancers (mais au total seuls 10 cas avaient été rapportés) et des données observationnelles aux Etats-Unis avaient jusqu’alors mis en évidence une réduction des cancers liés au HPV après la vaccination.
Débuts de la vaccination en 2006
Les résultats publiés par une équipe suédoise dans le NEJM sont donc particulièrement importants. Ce travail mené à partir des registres de santé nationaux sur la période de 2006 (année de l’introduction en Suède de la vaccination HPV chez les jeunes filles âgées de 13 à 17 ans) à 2017 montre que le vaccin quadrivalent est globalement associé à une réduction de 49% du risque de cancer du col (IC 95 % 0,32-0,82).
Dans cette population de plus 1,6 million de jeunes filles et femmes âgées de 10 à 30 ans, 19 cas de cancer ont été rapportés chez les femmes vaccinées (définies comme celles ayant reçu au moins une dose vaccinale) contre 538 chez les non-vaccinées. Soit une incidence cumulée de cancer du col de 47/100 000 vs 94/100 000.
Plus c’est tôt, mieux c’est
Après ajustement sur différents paramètres (âge au moment de la vaccination, année de début du suivi, lieu de résidence et données sociodémographiques), les auteurs montrent que la réduction du risque de cancer du col atteint 88% chez les femmes qui ont été vaccinées avant l’âge de 17 ans (IC 95 % 0,00-0,34). La réduction est de 64% pour celles ayant été vaccinées avant l’âge de 20 ans.
Des données qui plaident encore une fois pour une vaccination tôt dans la vie, avant l’exposition aux infections par le HPV. Enfin, l’analyse des sous-types de papillomavirus associés aux cancers invasifs diagnostiqués avant l’âge de 30 ans confirme la nette prédominance des HPV 16 et 18 (84,4%).











