Néphrologie
Insuffisance rénale chronique : un dépistage des malades à risque cardiovasculaire
L’insuffisance rénale chronique est associée à un risque accru d’infarctus du myocarde et d'autres complications cardiovasculaires. Des biomarqueurs simples permettraient d’identifier les malades à risque.
- ThitareeSarmkasat/istock
Une analyse rétrospective de 1 981 patients traités pour insuffisance rénale chronique révèle que sur un suivi de 10,2 ans, ces patients ont certains biomarqueurs cardiaques très élevés parallèlement à un risque accru d’infarctus du myocarde, d'insuffisance cardiaque congestive, d'AVC et autres complications cardiovasculaires.
Les résultats concernant l’infarctus du myocarde sont particulièrement frappants : l'insuffisance rénale chronique est associée à un risque accru d’infarctus de 95 % sur la période de suivi. Ce sont les résultats d’une étude publiée dans Mayo Clinic Proceedings.
Un risque inhérent à l’IRC
« Notre étude met en lumière le lien étroit qui existe entre l’insuffisance rénale chronique et les cardiopathies, en démontrant que les patients atteints de maladie rénale courent un risque accru d’infarctus du myocarde, d'insuffisance cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et même de décès », affirme Shravya Vinnakota, cardiologue au Mayo Clinic College of Medicine and Science et auteur principal de cette étude.
Les maladies cardiovasculaires sont depuis longtemps considérées comme la principale cause de décès prématuré chez les patients atteints d'insuffisance rénale chronique, mais on pensait que cela était dû en partie à des facteurs de risque communs, comme l'hypertension et le diabète. Cependant, il est de plus en plus évident que l'insuffisance rénale constitue à elle seule un facteur de risque.
Des biomarqueurs simples
L'étude a analysé les données de l'étude sur la fonction cardiaque du comté d'Olmsted (Minnesota), un échantillon aléatoire de 2 042 résidents du comté, de 45 ans et plus, et les a suivis sur l’une des périodes les plus longues concernant les maladies rénales chroniques.
D’après cette étude, certains biomarqueurs élevés, comme l'hormone NT-proBNP, et la troponine ultra-sensible, pourraient aider à identifier les patients atteints d'insuffisance rénale chronique qui sont à haut risque cardiovasculaire. Les deux biomarqueurs pouvant être mesurés au moyen d’une simple prise de sang, ces analyses simples donneraient aux médecins et aux patients plus d'information pour gérer le risque.
Une prédiction du risque
L’insuffisance rénale chronique touche plus de 5% des adultes de plus de 45 ans et son association avec les maladies et la mortalité cardiovasculaires est bien documentée. Malgré cela, il existe peu de données qui permettent d'identifier les patients atteints d'une maladie rénale avec risque cardiovasculaire accru. Dans cette étude, chez des patients insuffisants rénaux chroniques, l’analyse de 2 biomarqueurs sanguins, simples à mesurer, semble pouvoir le permettre.
D'autres études, sont nécessaires pour confirmer la valeur pronostique de ces biomarqueurs et l'efficacité de stratégies de modification des risques qui pourraient en découler.











