Gastro-entérologie
Syndrome du côlon irritable : un double traitement digestif et cérébral
Le syndrome du côlon irritable est un trouble du fonctionnement de l’intestin sans gravité mais qui bénéficierait d'un double traitement digestif et cérébral.
- KatarzynaBialasiewicz / istock.
Pour traiter le syndrome du côlon irritable, l’hypnose, les antidépresseurs ou les psychothérapies cognitivo-comportementales pourraient être plus efficaces s'ils étaient combinés aux traitements à visée digestive, selon une nouvelle étude.
Le syndrome du côlon irritable (SCI), ou colopathie fonctionnelle, est un trouble du fonctionnement de l’intestin, très fréquent, sans gravité mais responsable d’une gêne importante: douleurs abdominales et troubles du transit, mais aussi souffrance neurologique. C'est une maladie fréquente qui touche environ 5% de la population française.
Le cerveau et l’intestin travaillent ensemble
"Nous avons effectué une analyse rétrospective des données de 3 cohortes de patients atteints du syndrome du côlon irritable", expliquent les chercheurs. "L'allodynie (1) a été observée chez 36% des patients, l'hyperalgésie (2) chez 22%, l'accélération du transit chez 18%, le ralentissement du transit chez 7%, l'anxiété chez 52% et la dépression chez 24%. Chacun de ces facteurs était associé à l’aggravation d'au moins un symptôme du syndrome du côlon irritable", poursuivent-ils. Ils concluent : "Les facteurs psychologiques sont donc des cibles thérapeutiques pertinentes" lors de cette affection.
Actuellement, aucun traitement disponible ne guérit le syndrome du côlon irritable, mais ses symptômes peuvent être soulagés. "L’hypnose, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et les antidépresseurs peuvent tous avoir un effet contre le syndrome du colon irritable. L’idée que le cerveau et l’intestin travaillent ensemble est de plus en plus acceptée", souligne le professeur Magnus Simren, directeur de l’étude.
Concentrer le traitement sur plusieurs anomalies en même temps
"Nous avons étudié plusieurs anomalies neurologiques qui relient les intestins et le cerveau, ce qu'on appelle l'axe intestin-cerveau" (brain-gut axis), précise-t-il. L'association est linéaire : à mesure que le nombre d'anomalies augmente, une aggravation progressive des symptômes a également été observée.
"Il est frappant de constater à quel point la gravité de la maladie augmente au fur et à mesure que le patient présente des anomalies. Cela signifie que nous devons probablement concentrer le traitement sur plusieurs d'entre elles en même temps pour obtenir un meilleur effet", conclut Magnus Simren.
1) L'allodynie est une douleur déclenchée par un stimulus qui est normalement indolore
2) L'hyperalgésie est une douleur anormalement amplifiée suscitée par un stimulus douloureux.











