Diabétologie
DT1 à développement tardif : après 30 ans, 38% d’erreurs diagnostiques
Parmi les personnes de plus de 30 ans qui reçoivent un diagnostic initial de diabète de type 2 et sont traitées par insuline, 21% sont en fait atteintes d’un diabète de type 1. Surtout, elles ne reçoivent pas le bon traitement et cela peut durer longtemps.
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En cas de diabète apparaissant après l'âge de 30 ans, 38% des diabétiques de type 1 sont initialement traités comme des diabétiques de type 2 et ne reçoivent donc pas d’insuline.
Plus grave, 85% d’entre eux avaient pourtant besoin d'insuline dans l'année suivant le diagnostic, et 47 % de toutes les personnes initialement traitées sans insuline qui ont suivi un traitement à l'insuline dans les trois années suivant le diagnostic avaient une grave carence en insuline endogène. Enfin, la moitié de ces malades mal diagnostiquées le restent 13 ans plus tard. L'étude, financée sur fonds publiques, est publiée dans la revue Diabetologia.
Un diagnostic difficile
Une équipe de chercheurs de l’université d’Exeter a analysé une population de 583 personnes atteintes de diabète insulinodépendant diagnostiqués après l'âge de 30 ans. Les caractéristiques de leur maladie ont été comparées à celles d'autres diabétiques qui avaient encore une production résiduelle d'insuline, ainsi qu'à celles de 220 personnes atteintes d'un diabète de type 1 diagnostiqué avant l'âge de 30 ans.
Il est très difficile d’évoquer le diabète de type 1 chez les personnes adultes, car la plupart des malades de cet âge auront un diabète de type 2, même si elles sont minces. Cette étude montre que si une personne diagnostiquée comme étant atteinte d’un diabète de type 2 a besoin d'un traitement à l'insuline dans les trois ans suivant le diagnostic de diabète, elle a de fortes chances d'être atteinte d'un diabète de type 1 non diagnostiqué et doit donc subir les examens appropriés (mesure du taux de peptide C dans le sang) pour confirmer le type de diabète qu'elle a et recevoir la surveillance, et le traitement appropriés.
Un diagnostic essentiel
Bien que les personnes souffrant de diabète de type 2 puissent, éventuellement et secondairement, avoir besoin d'insuline, leur traitement et leur éducation sont très différents de ceux du type 1. Le diabète de type 1 se caractérise par une perte rapide et sévère de la production d'insuline, les cellules du pancréas qui produisent l'hormone étant attaquées et détruites par le système immunitaire de l'organisme.
Les personnes atteintes de la maladie perdent en quelques mois ou années la capacité de fabriquer leur propre insuline et ont donc besoin de doses régulières d'insuline pour contrôler leur glycémie et peuvent utiliser de nouvelles technologies comme les pompes à insuline et la mesure de la glycémie en continu. Ces traitements et ces dispositifs ne sont pas remboursées pour les personnes atteintes de diabète de type 2, même quand elles ont besoin d'injections d'insuline : le bon diagnostic demeure donc important.
Le premier ministre Theresa May est un cas typique d'erreur de diagnostic d’un diabète à développement tardif. Elle a d'abord reçu un diagnostic erroné de diabète de type 2 et a été traitée avec un changement de mode de vie et des comprimés, traitement qui n'a pas fonctionné, avant d'être de nouveau testée et identifiée comme ayant un diabète de type 1.











