Pneumologie
La mesure transcutanée de la PCO2 reste une estimation approximative.
La mesure de la PCO2 transcutanée est non invasive mais ne permet pas des mesures aussi fiables que la mesure par prise de sang artériel, malgré des recommandations précises sur l’utilisation des capteurs. D’après un entretien avec Anh-Tuan Dinh Xuan.
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Une revue de la littérature publiée en février 2019, dans Thorax, a cherché à comparer les études évaluant les résultats de la mesure de la PC02 transcutanée versus la PACO2 par voie sanguine. Au total 73 études ont répondu aux critères, comparant les deux méthodes.
Des études similaires et des résultats différents
Le professeur Dinh Xuan, chef de service des Explorations Fonctionnelles de l’hôpital Cochin, explique que la mesure transcutanée de la PACO2 est une méthode intéressante pour connaitre le niveau d’hypercapnie car le capteur cutané est non invasif, mais il précise que le gold standard reste la mesure sanguine de la PACO2. En effet, des valeurs comparables entre les deux méthodes ont été retrouvées dans certaines études mais des différences allant jusqu’à 15 mmHg, dans les deux sens, correspondant donc à une amplitude de 30 mmHg, ont également été observées dans certaines études.
Un mode d’emploi précis des capteurs transcutanés
Pour permettre de trouver les méthodes les plus fiables, des critères ont été observés. Anh-Tuan Dinh Xuan rappelle qu’il faut préférer utiliser le capteur au niveau du lobe de l’oreille car c’est la zone où la peau est la plus fine et le sang y arrive à fleur de peau. D’autre part, les capteurs doivent être suffisamment chauffés car l’augmentation de la température locale permet de faire affluer le sang. La température des capteurs doit donc être supérieure à 42 degrés alors que les notices des différentes marques de capteurs demandent une température comprise entre 40 et 44 degrés. Ces recommandations sont valables pour toutes les marques d’ appareils.
En conclusion, la mesure transcutanée de la PACO2 représente une méthode simple et non invasive mais les mesures ne sont pas toujours fiables. Ceci est d’autant plus vrai que les critères de température et de localisation au niveau du lobe de l’oreille ne sont pas respectés.











