Infectiologie
Sida : la maladie qui a changé l’histoire de la médecine
L’épidémie des Sida, pour un médecin d’une soixantaine d’années, se lit comme un livre de l’histoire de la médecine, en accéléré.
- shefkate/epictura
Bien évidemment le combat est très loin d’être gagné mais les médecins ont dans un très court laps de temps – moins de quarante ans - identifié une nouvelle maladie mortelle, trouvé son traitement, l’ont rendu supportable, identifié un moyen simple de protection et mis au point des test de dépistage simple.
Dans le même temps la société civile effectué une opération de communication mondiale d’une ampleur qui ne sera sans doute plus jamais égalée. Reste des zones d’ombre majeurs : la propagation inadmissible dans notre pays, incontrôlable dans les pays pauvres et l’absence d’un vaccin
Les victoires
Le virus responsable :
Il s’agit probablement d’un virus très ancien, ultra sophistiqué, ce qui explique que, bien qu’inconnu, donc supposé rustre et jeune, il a su défier le monde de la virologie. Il reste une menace certaine, mais à la virulence contrôlée. Les hommes ont fait plus de progrès en 40 ans face à ce virus, que lui-même en millions d’années d’évolution.
Le traitement
On se souvient de tous, des avis de décès de cette maladie… Autant de coups portés à une recherche qui, pourtant, mettait les bouchées double. Et puis sont arrivés les antirétroviraux, la fameuse « trithérapie » puisqu’une seule molécule ne suffisait pas. Véritable bouée de sauvetage au début puisque les malades ne mourrait plus – ou plutôt moins - mais très imparfaite en raison d’effets secondaires trop important.
L’industrie pharmaceutique n’a cessé de travailler depuis pour rendre le traitement efficace le plus supportable possible et, fortement tancée par les associations, pour fabriquer les médicaments à un tarif supportable par la plupart des pays pauvres décimés par l’épidémie.
La protection
Le moyen le plus efficace était à portée de main depuis le début de l’épidémie ! Le préservatif de nos parents qui avait été progressivement abandonné en raison de la diminution des maladies sexuellement transmissibles dans les années 70 et surtout l’accès à la pilule pour les femmes.
Désormais ce n’est plus le travail des médecins de rendre son usage systématique lors de rapports non protégés. Peut mieux faire.
Le dépistage
Le mot « positif » est, au départ, une erreur d’appellation et de communication comme en sont souvent responsables les médecins. Les gens ont mis du temps à comprendre qu’être positif ne l’était pas… Le dépistage est un domaine où les progrès sont constants : rapidité, coût, disponibilité, anonymat. En théorie presque parfait… à condition de le faire. Il y a encore trop de nouveaux cas pour être satisfaits.
La communication
Elle a été exemplaire et peu importe le procès fait à ceux qui confondent parfois promotion et prévention, le travail effectué a été colossal et efficace, tant en prévention qu’en récupération de fonds important pour la recherche.
Les défaites
L’échappement et l’échec thérapeutique
On estime aujourd’hui que l'espérance de vie actuelle, sous traitement, chez le sujet jeune infecté peut dépasser 35 ans. C’est insuffisant. C’est en raison de deux phénomènes : l’échappement virologique, c’est à dire que le traitement n’arrive pas à maîtriser complétement le développement du virus et surtout l’échec thérapeutique qui signifie menace de mort imminente Il concerne moins de 4% des malades traités, mais on meurt encore trop du Sida en France, aujourd’hui, dépisté et traité…
La communication
Même si elle peut paraître très importante, il reste trop de nouveaux cas de Sida chaque année pour baisser la garde ; en particulier chez les adolescents et les jeunes gens. Il va falloir revoir le ronronnement de certaines opérations devenues des institutions et encore plus utiliser les réseaux sociaux
Le vaccin
C’est l’échec le plus retentissant… Pas une semaine sans effet d’annonce… Tous remis en question. Mais certains chercheurs commencent à évoquer d’autres raisons que la résistance du virus… En cause la volonté réelles des gouvernements et de l’industrie pharmaceutique de dépenser des sommes importantes pour un marché moins porteurs de profits que d’autres maladies infectieuses…











