Rhumatologie
Goutte : augmentation des hospitalisations et des coûts liés à la maladie
Selon une étude suédoise, la goutte serait responsable d’une augmentation des hospitalisations en lien avec la maladie et l’une des raisons en serait le traitement inadéquat.
- vilevi/epictura
Une étude suédoise, présentée lors du Congrès européen annuel de rhumatologie 2017 (abtract OP0262), révèle une incidence croissante au cours de la dernière décennie des hospitalisations liées à la goutte, avec une augmentation associée des dépenses de santé.
De 2000 à 2012, le taux annuel d'hospitalisation de la goutte dans l'ouest de la Suède est passé de 12,2 à 16,7 pour 100 000 adultes (p = 0,0038). Cette augmentation a été plus prononcée chez les hommes âgés de 65 ans et plus, et au cours des trois dernières années de l'étude. En outre, bon nombre des patients admis à l'hôpital n'avaient pas reçu le traitement recommandé pour le contrôle de l’acide urique.
Une étude de registre
Les tendances d'hospitalisation pour la goutte ont été étudiées en utilisant les données du registre de consommation de soins de santé du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2012 dans WSHCR, une région du pays qui est réputée représentative de l'ensemble de la Suède. Les patients âgés de 18 ans et plus qui ont été hospitalisés pendant la période d'étude avec un diagnostic principal de goutte ont été inclus. Les taux annuels d’hospitalisation pour la goutte ont ensuite été calculés dans cette population.
Les coûts de soins de santé, corrigés de l'inflation, pour les hospitalisations de goutte ont été calculés à l'aide du registre de coût par patient. La prescription d’hypo-uricémiants dans les 6 mois précédant l'hospitalisation, y compris l'allopurinol et le probénécide, a été identifiée en utilisant le registre suédois des médicaments prescrits.
Une discordance des tendances pour les hospitalisations
Entre 2000 et 2012, il y a eu 1 873 hospitalisations directement liées à la goutte (âge moyen de 75,0 à 77,6 ans, 3/4 d'hommes). La durée d’hospitalisation a augmenté d'une moyenne de 3 à 5 jours entre 2000 et 2012 (p = 0,021).
Ces résultats contrastent nettement avec les tendances générales des hospitalisations dans la Région de l'Ouest Suédois (WSHCR) : sur la même décennie, le nombre total de jours pour les soins hospitaliers pour maladie a diminué de 9% entre 2002 et 2012 (1 267 900 jours, durée moyenne 5,7 jours contre 1 151 630 jours, durée moyenne 4,9 jours respectivement).
Une augmentation associée des dépenses de santé
De 2009 à 2012, les coûts des soins de santé ajustés en fonction de l'inflation pour les hospitalisations causées par la goutte ont augmenté de 521 000 USD à 815 000 USD. Seuls une minorité de patients, de 19 à 27%, ont reçu un hypouricémiant dans les 6 mois précédant leur hospitalisation, sans tendance cyclique ou saisonnière évidente.
En pratique
L'incidence des hospitalisations pour la goutte a considérablement augmenté en Suède au cours de la dernière décennie, et cela se répercute significativement sur les coûts de santé associés.
Cette tendance peut être partiellement expliqué par le vieillissement de la population, mais pas seulement, puisqu’elle est discordante par rapport aux hospitalisations pour les autres maladies.
Surtout, le problème pourrait être aggravé par la constatation que seulement un quart des patients hospitalisés pour goutte étaient sous traitement hypouricémiant adapté avant leur admission, contrairement à ce qui est dans toutes les recommandations.











