Neurologie
Sclérose en plaques : deux hormones ralentiraient la progression des formes progressives
L’estradiol et l’estriol, pourraient freiner la progression des formes progressives de la sclérose en plaques via leur effet anti-inflammatoire et protecteur sur la myéline.
- Pornpak Khunatorn / istock
Une nouvelle piste thérapeutique se dessine pour certaines formes de la sclérose en plaques (SEP) : deux hormones féminines, l’estradiol et l’estriol, se montrent capables de réduire l'inflammation et, dans un cas, de protéger directement la gaine de myéline.
Ces résultats proviennent d’une étude menée par des chercheurs américains du Texas A&M Health, publiée dans le Journal of Neuroimmunology. Une avancée prometteuse pour les patients atteints de SEP dite "progressive", une forme encore difficile à traiter.
Une forme de SEP redoutable et mal connue
Environ 15 % des patients atteints souffrent d’une forme progressive de la maladie, caractérisée par une aggravation continue des symptômes, parfois après des périodes de rémission. Les troubles de la marche et de l’équilibre sont les symptômes les plus fréquents. Ce type de SEP touche plus souvent les personnes âgées, les femmes et les patients afro-américains. "C'est une forme redoutable, car persistante et encore mal prise en charge", souligne le neurologue Francisco P. Gomez, de Texas A&M, dans un communiqué.
Les chercheurs ont testé l’estradiol et l’estriol sur des souris, en utilisant un virus mimant la SEP : Epstein-Barr. Ce choix n’est pas anodin : "Le virus Epstein-Barr est désormais reconnu comme un déclencheur potentiel de la maladie", rappelle Jane Welsh, neuroimmunologiste et co-autrice de l’étude. Résultat, les deux hormones ont réduit l’inflammation de la moelle épinière. Mais seul l’estradiol a préservé la gaine de myéline, confirmant son intérêt pour le traitement des démyélinisations.
Une rémission naturelle pendant la grossesse
Candice Brinkmeyer-Langford, spécialiste des maladies neurodégénératives, souligne un phénomène clé : les femmes enceintes atteintes de SEP voient leurs symptômes diminuer au troisième trimestre, période où les taux d’estriol et d’estradiol sont élevés. "Même les contraceptifs oraux semblent atténuer les rechutes", ajoute-t-elle.
Ce lien entre hormones sexuelles et inflammation ouvre une voie nouvelle pour freiner la progression de la SEP, encore incurable, en particulier chez les populations les plus vulnérables. Une découverte qui mérite d’être confirmée par des essais cliniques humains.











