Endocrinologie
Lévothyrox : l’ancienne formule prolongée en France jusqu’en 2028
L’Euthyrox, un médicament identique au Lévothyrox, serait disponible en France jusqu’à 2028, selon l’Agence française du médicament.
- Jacob Wackerhausen/ISTOCK
C’est un nouveau sursis. L’Agence française du médicament (ANSM) a annoncé le prolongement de l’approvisionnement en Euthyrox. Ce médicament est identique à l’ancienne formule du Lévothyrox, et prescrit dans le traitement des maladies de la thyroïde.
Dans son communiqué, paru le 1er octobre, l’ANSM précise que le produit sera disponible jusqu’à fin 2028 en France.
L’Euthyrox sera disponible pendant encore trois ans
"Depuis octobre 2017, à la demande de l'ANSM, le laboratoire Merck, importe en France la spécialité Euthyrox (identique à l'ancienne formule de Levothyrox) pour permettre aux patients qui ne l’ont pas encore fait de se tourner vers un autre médicament à base de lévothyroxine", précise le texte. La prolongation des importations doit permettre de "poursuivre l’accompagnement" de ces malades.
"Organisez un changement de traitement pour vos patients traités par Euthyrox, recommande-t-elle aux médecins. Il est nécessaire de le faire au plus tôt afin de vous laisser le temps d’ajuster les posologies et permettre au patient de s’habituer à son nouveau traitement." En revanche, l’agence rappelle que ce médicament ne doit pas être prescrit en initiation de traitement.
À quoi servent les médicaments à base de lévothyroxine ?
Depuis 2017, l’Euthyrox, cette ancienne formulation du Lévothyrox, est distribuée dans les pharmacies françaises. Elle contient de la lévothyroxine, une hormone thyroïdienne de synthèse. "Les hormones thyroïdiennes sont naturellement présentes dans l’organisme et agissent sur de nombreuses fonctions de celui-ci (énergie, rythme cardiaque, poids, digestion, mémoire, peau et cheveux, sommeil, humeur, etc.), rappelle l’ANSM. Un déséquilibre peut entraîner des symptômes plus ou moins importants (fatigue, ralentissement du rythme cardiaque, hypothermie, perte d’appétit, constipation, etc.)." Les hormones thyroïdiennes de synthèse, dont la lévothyroxine, permettent de pallier ce déséquilibre.
Lévothyrox : des procédures judiciaires contre Merck et l’ANSM
En 2017, le laboratoire allemand Merck a commercialisé sa nouvelle version du Lévothyrox. Cette formule, demandée par l’ANSM, repose toujours sur la lévothyroxine, mais de nouveaux excipients sont présents dans le médicament. "Une modification de la formule du Levothyrox a été mise en place par le laboratoire Merck à la demande de l’ANSM pour garantir une teneur en substance active plus constante d’un lot à l’autre, ou au sein d’un même lot, et ce, pendant toute la durée de conservation du produit, précise l’agence. En effet, des différences de teneur en lévothyroxine existaient potentiellement d’un lot à l’autre de Levothyrox, mais cette teneur pouvait aussi varier au cours du temps, au risque de perturbations de l’équilibre thyroïdien chez les patients."
Or, cette modification de formule n’est pas sans conséquence. Au fil des mois, les témoignages de patients s’accumulent : ils déclarent ressentir des effets indésirables suite au changement de formule, dont des maux de tête, des vertiges ou des pertes de cheveux. Au total, ils seront plus de 30.000 à signaler ces effets secondaires. Une plainte est déposée en octobre 2017, contre le laboratoire et contre l’ANSM. Plusieurs procédures judiciaires, au civil et au pénal, sont enclenchées. En décembre 2022, l’ANSM est mise en examen pour "tromperie", puis pour "tromperie aggravée" en 2024.











