Onco-Sein
Cancer du sein triple négatif : résultats de l’étude ASCENT-04
Présentée à l’ASCO, l’étude ASCENT-04, démontre une réduction de 35 % du risque de progression tumorale ou de décès de l’association Sacituzumab govitecan pembrolizumab en 1ère ligne des cancers du sein triple négatif métastatiques PDL1 positifs.
- Rasi Bhadramani/iStock
La place de l’immunothérapie dans les cancers du sein triple négatif métastatiques est avérée mais limitée. L’utilisation des anticorps drogue conjuguée s’est énormément développée dernièrement, avec une place également bien établie du Sacituzumab Govitecan (SG) dans cette même population, pour des lignes de traitements ultérieurs. L’étude ASCENT-04, combinant ces deux traitements, en 1ère ligne était donc particulièrement attendue.
Population avec un score CPS ≥ 10
Présentée par S.M Tolaney à l’ASCO, l’étude ASCENT démontre un gain de 3,4 mois en survie sans progression de l’association SG-Pembrolizumab vs une chimiothérapie + Pembrolizumab, et une tendance favorable en survie globale.
En pratique, 443 patientes présentant un cancer du sein triple négatif, avancé ou métastatique, avec un score CPS ≥ 10, non pré traitées pour la maladie métastatique, et avec un intervalle minimum de 6 mois depuis la fin des traitements en phase curative, ont été randomisées selon un schéma 1:1 pour recevoir soit une association SG (10 mg/kg, J1-J8 / J21) Pembrolizumab (200 mg / 3 semaines) (n = 221), soit une association de chimiothérapie (paclitaxel, ou nab paclitaxel, ou Carboplatine Gemcitabine) Pembrolizumab (n = 222). A noter que le Cross over était possible en faveur du SG en cas de progression. L’utilisation préalable du pembrolizumab en phase curative était possible. Les patientes étaient stratifiées en fonction de la maladie métastatique de novo vs la récidive, de l’intervalle libre par rapport à la fin du traitement en phase curative en cas de récidive, et de l’exposition préalable aux anti-PDL1 ou non. Le critère de jugement principal était la survie sans progression évaluée par un comité indépendant, les critères secondaires la survie globale, le taux de réponse objective, la durée de réponse, et la tolérance.
Un gain de 35 % en PFS
Concernant la population, on note que seulement 5% des patientes avaient reçu une immunothérapie en phase curative, et 81 % des patientes du bras chimiothérapie ayant progressées ont reçu le SG en 2ème ligne. Le suivi médian était de 14 mois. La survie sans progression était significative augmentée dans le bras SG Pembrolizumab avec une médiane de 11,2 mois vs 7,8 mois dans le bras chimiothérapie Pembrolizumab (HR 0,65, IC 95 % : 0,51-0,84, p = 0,0009). Le taux de survie sans progression à 6 mois était respectivement de 72 % vs 63 %, et à 12 mois de 48 % vs 33 %. Les données de survie globale sont immatures (seulement 26 % d’évènements) mais avec une tendance en faveur du SG+Pembrolizumab (HR 0,89). La durée médiane de réponse était de 16,5 mois dans le bras SG Pembrolizumab vs 9,2 mois dans le bras chimiothérapie immunothérapie. Concernant le taux de réponse objective, celui est globalement similaire dans les 2 groupes : 59,7 % vs 53,2 %. Enfin, les toxicités observées sont cohérentes avec celles connues de ces molécules, les plus fréquentes de grade ≥ 3 pour l’association SG Pembrolizumab étant la neutropénie (43 %), les diarrhées (10 %), et pour l’association chimiothérapie Pembrolizumab la neutropénie (45 %), l’anémie (16 %) et la thrombopénie (14 %). Des réductions de dose ont été observées chez respectivement 35 % et 44 % des patientes, et un arrêt du traitement chez 12 % et 31 % des patientes.
Ces données, qui certes concernent une population bien définie, risque fort de devenir rapidement un traitement de référence.











