Onco-Sein
Cancer du sein triple neg : développement & validation d’un test génomique TNBC-DX
Le test génomique TNBC-DX est associé à une prédiction du taux de pCR permet de stratifier les patientes en bas et haut risque avec une forte association aux données de survie.
- sergunt/iStock
Le cancer du sein triple négatif constitue un défi majeur en oncologie, souvent associé à un pronostic défavorable en raison de son agressivité et d’options thérapeutiques encore limitées. Dans les stades localisés, le traitement repose sur une chimiothérapie néoadjuvante séquentielle par anthracycline-cyclophosphamide puis paclitaxel +/- carboplatine, associé au pembrolizumab pour les stades II et III.
Cependant, au vu de la toxicité à court et long terme des anthracyclines, une meilleure prédiction de la réponse individuelle au traitement, permettrait d’envisager une désescalade thérapeutique (avec un schéma anthracycline free) chez les patientes à bas risque. Dans ce contexte, le développement de tests génomiques, comme le TNBC-DX, s'avère essentiel.
Développement et validation du TNBC-DX
Le test TNBC-DX repose sur 2 signatures géniques, le Core Immune Gene (CIG) module à 10 gènes et la signature de prolifération tumorale à 4 gènes et intègre la taille de la tumeur et le stade ganglionnaire. Dans les cohortes de développement (SCAN-B, CALGB-40603, BrighTNess, n = 1 259), ces signatures ont été systématiquement associées au taux de pCR et aux données de survie.
La validation a impliqué 527 patientes (issues des essais WSG-ADAPT-TN, MMJ-CAR-2014-01 et NeoPACT) atteintes de TNBC au stade I-III. L’âge médian était de 52 ans, avec 69,7 % de stade II et 41,9 % d’atteintes ganglionnaires. On dénombre 55,4 % des tumeurs avec un faible risque et 44,6 % un haut risque (TNBC-DX risk score), 33 % avaient une faible pCR, 33 % une pCR moyenne et 34 % une pCR élevée (TNBC-DX pCR).
Cohorte sans immunothérapie : une association avec la pCR et les données de survie
Dans la cohorte sans pembrolizumab (WSG-ADAPT-TN, MMJ-CAR-2014-01), une association significative, en analyse multivariée, a été observée entre les groupes de pCR TNBC-DX et la pCR (OR 1,34 IC95 % 1,20-1,52). Le taux de pCR était de 56,3 % dans le groupe TNBC-DX pCR élevé, 53,6 % dans le groupe moyen et de 22,5 % dans le groupe faible, soit un OR de 3,48 (IC95 % 1,72-7,15) entre les groupes pCR élevé et pCR faible.
Les taux de DDFS et d’OS à 5 ans étaient de 80,0 % et 82,3 %, respectivement. En analyse multivariée, le score TNBC-DX était significativement associé à la DDFS, avec une DDFS de 69,4 % pour les hauts risques versus 89,9 % pour les bas risque, HR 0,24 (IC95 % 0,15-0,41) et à l’OS, 70,8 % et 93,8 % respectivement, HR 0,19 (IC95 % 0,11-0,35).
Chez les patientes ayant atteint une pCR, le score TNBC-DX était significativement associé à l’OS (HR=1,29, p=0,04), indiquant sa capacité à prédire la survie même après un traitement efficace.
Cohorte immunothérapie : une association avec la pCR et les données de survie
Les résultats de la cohorte NeoPACT, 109 patientes traitées en néoadjuvant avec docetaxel, carboplatine et pembrolizumab, ont également confirmé ces associations entre TNBC-DX pCR groupe et pCR et score TNBC-DX et données de survie.
Un outil prometteur pour adapter la prise en charge thérapeutique
Le test TNBC-DX représente un outil prometteur pour la prédiction de la réponse à la chimiothérapie néoadjuvante et la stratification du risque de récidive chez les patientes atteintes d’un cancer du sein TN. Son intégration dans la pratique clinique permettrait d’adapter la prise en charge thérapeutique en fonction de l’évaluation du risque. D'autres études restent néanmoins nécessaires pour mieux définir l'utilité clinique de TNBC-DX.











