Cardiologie
Coronaropathie : rosuvastatine et atorvastatine quasi-comparables
L’analyse secondaires de l’étude coréenne LODSTAR montre que la rosuvastatine et l’atorvastatine ont une efficacité quasi-identique en termes de décès sur 3 ans, mais que la rosuvastatine engendrerait plus de diabète et de chirurgie de la cataracte.
- rogerashford/iStock
La réduction du taux de LDL cholestérol est recommandée chez les patients souffrant de maladie coronarienne si ils sont à risque élevé ou très élevé de complications cardiovasculaires. Les statines (ou inhibiteurs de la HMG-CoA réductase) sont le traitement de référence.
Comme peu d’essais cliniques randomisés avaient directement comparé les résultats cliniques à long terme des deux statines les plus puissantes, la rosuvastatine et l'atorvastatine, chez les personnes atteintes d'une maladie coronarienne, une première étude LODESTAR (Low-Density Lipoprotein Cholesterol-Targeting Statin Therapy Versus Intensity-Based Statin Therapy in Patients With Coronary Artery Disease) a été mise en place par une équipe coréenne.
Une analyse secondaire d’une étude randomisée multicentrique
Elle a montré, chez les patients coronariens, que la rosuvastatine n'a pas été supérieure à l'atorvastatine pour prévenir les événements cardiaques indésirables dans les 3 ans, malgré une fréquence plus élevée de sujets atteignant un taux de LDL-C <70 mg/dL à 3 ans dans le groupe rosuvastatine par rapport au groupe atorvastatine.
Les chercheurs ont ensuite effectué une analyse secondaire de cette étude en se concentrant sur l'efficacité et la sécurité de la rosuvastatine par rapport à l'atorvastatine sur une période de trois ans chez les personnes atteintes d'une maladie coronarienne, montrant ainsi que les 2 n’étaient pas égaux en tout point.
Une étude coréenne sur 4400 adultes
Cette étude ouverte, prospective, randomisée et multicentrique a concerné 4400 adultes (>19 ans) issus de 12 hôpitaux de Corée de Sud, de septembre 2016 à novembre 2019. Les participants ont été répartis dans 2 groupes qui recevaient soit de la rosuvastatine (n=2204) soit de l'atorvastatine (n=2196) en utilisant une randomisation factorielle 2×2 combinant stratégie d'intensité des statines (stratégie d'intensité des statines versus stratégie d'intensité élevée des statines) et type de statine (rosuvastatine versus atorvastatine).
Ces adultes étaient atteints d'une maladie coronarienne cliniquement diagnostiquée (cardiopathie ischémique stable et syndrome coronarien aigu (angor instable et infarctus aigu du myocarde) et nécessitant un traitement par statine pour abaisser leur taux de cholestérol LDL.
Le critère principal était un composite à trois ans de décès toutes causes confondues, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ou de toute revascularisation coronarienne. Les critères secondaires étaient des critères d'évaluation de la sécurité : apparition d'un nouveau diabète sucré, hospitalisations pour insuffisance cardiaque, thrombose veineuse profonde ou thromboembolie pulmonaire, revascularisation endovasculaire pour maladie artérielle périphérique, intervention ou chirurgie aortique, insuffisance rénale terminale, arrêt des médicaments à l'étude pour cause d'intolérance, chirurgie de la cataracte et un ensemble d'anomalies détectées en laboratoire.
Un risque plus élevé de diabète et de cataracte avec la rosuvastatine
La dose quotidienne moyenne était de 17,1 mg (écart-type (ET) 5,2 mg) dans le groupe rosuvastatine et de 36,0 (12,8) mg dans le groupe atorvastatine. Le critère primaire est survenu chez 189 participants (8,7 %) dans le groupe rosuvastatine et 178 (8,2 %) dans le groupe atorvastatine.
Le taux moyen de cholestérol des lipoprotéines de faible densité (LDL) pendant le traitement était de 1,8 mmol/L (écart-type 0,5 mmol/L) dans le groupe rosuvastatine et de 1,9 (0,5) mmol/L dans le groupe atorvastatine.
Le groupe rosuvastatine a présenté une incidence plus élevée de nouveaux cas de diabète sucré nécessitant l'instauration d'un traitement antidiabétique (7,2 % contre 5,3 %) et de chirurgie de la cataracte (2,5 % contre 1,5 %). Les autres critères d'évaluation de la sécurité ne différaient pas entre les deux groupes.
Pour les experts, chez les adultes atteints d'une maladie coronarienne, la rosuvastatine et l'atorvastatine ont montré une efficacité comparable pour le critère composite de décès toutes causes confondues, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ou de toute revascularisation coronarienne à trois ans. En revanche, la rosuvastatine, en comparaison à l’atorvastatine, a été associée à des taux de cholestérol LDL plus faibles, mais à un risque plus élevé de diabète sucré d'apparition récente nécessitant des antidiabétiques et une chirurgie de la cataracte.











