Onco-Sein
Cancers du sein RH+ HER2- métastatiques : EMBER3, imlunestrant + abémaciclib en 2ème ligne
Cet essai de phase III, montre des résultats en survie sans progression intéressant, à 9,4 mois de l’association imlunestrant + abémaciclib, après une 1ère ligne d’hormonothérapie chez des patientes traitées pour un cancer du sein métastatique RH+ / HER2-.
- Nadzeya Haroshka/iStock
Le cancer du sein RH+ / HER2- est le sous-type le plus fréquent de cancer du sein. Le traitement de 1ère ligne métastatique repose sur une association d’hormonothérapie par anti-aromatase et d’inhibiteur de CDK4/6. En 2ème ligne, le fulvestrant est actuellement le seul SERD approuvé, utilisé, soit en monothérapie, soit en combinaison avec des inhibiteurs de PI3k, mTOR ou CDK4/6. Le fulvestrant présente néanmoins certaines limites en raison de son administration intramusculaire et de son efficacité réduite en cas de mutation ESR1. Les nouveaux SERDs oraux, tels que l’imlunestrant, visent à surmonter ces obstacles.
L’étude de phase III, EMBER-3, a ainsi randomisé 874 patients atteints d’un cancer du sein avancé RH+ / HER2-, progressifs après une 1ère ligne d’anti-aromatase +/- CDK4/6 inhibiteur, en 3 groupes : imlunestrant seul (331 patients), imlunestrant + abémaciclib (213 patients) ou hormonothérapie standard par exémestane ou fulvestrant (330 patients). L’âge médian des patients était de 61 ans, 55,5 % présentaient des métastases viscérales et 59,8 % avaient au préalable bénéficié d’un CDK4/6 inhibiteur. Une mutation ESR1 était retrouvée chez 38,7 % des patients du bras hormonothérapie standard et imlunestrant.
Bénéfice de l’imlunestrant en cas de mutation ESR1
Chez les patients avec mutations ESR1, la médiane de PFS était de 5,5 mois avec l'imlunestrant versus 3,8 mois avec l’hormonothérapie. En analyse de survie restreinte sur 19,4 mois, cette différence atteignait de 2,6 mois, avec une survie de 7,9 mois pour l’imlunestrant versus 5,4 mois dans le groupe standard (IC 95 % : 1,2- 3,9). Bénéfice semblant conservé en survie globale, avec une estimation à 18 mois de 77 % versus 58,6 % respectivement (HR 0,55 ; IC 95 % : 0,35-0,86). A l’inverse, dans la population globale, l’imlunestrant n’apporte aucun bénéfice avec des médianes de PFS de 5,6 mois et 5,5 mois respectivement (HR 0,87; IC 95 % : 0,72-1,04) et d’estimation de survie globale à 18 mois de 78,6 % et 71,8 % (HR 0,69; IC 95 % : 0,50-0,96).
La tolérance de l’imlunestrant était proche de celle de l’hormonothérapie (avec plus de fatigue, diarrhée et nausées, mais principalement de grade 1) et peu d’effets de G ≥ 3 (17,1 %), d’interruption ou d’arrêt du traitement.
Imlunestrant + abémaciclib, bénéfice indépendant du statut ESR1
La médiane de PFS était nettement supérieure avec l'association imlunestrant-abémaciclib qu’avec l’imlunestrant seul : 9,4 mois versus 5,5 mois (HR 0,57; IC 95% : 0,44-0,73). Cette supériorité était constante dans les sous-groupes, quel que soit le statut mutationnel ESR1 ou PI3K, ou un traitement antérieur par CDK4/6 inhibiteur. En survie globale, les données sont encore immatures.
Le profil de tolérance de l'imlunestrant–abemaciclib était cohérent avec le profil connu du fulvestrant–abemaciclib, avec 48,6 % d’effets secondaires de G≥3, notamment neutropénie, diarrhée et anémie.
Une association prometteuse en 2ème ligne métastatique
Bien que les nouveaux SERD administrés par voie orale en monothérapie semblent être particulièrement efficaces chez les patients présentant des mutations ESR1, les données de cet essai montrent que leurs bénéfices thérapeutiques semblent encore plus importants en association avec des inhibiteurs CDK4/6, et ceux indépendamment des mutations ESR1 ou PI3K ou d’un traitement antérieur par CD4/6 inhibiteur.











