Onco-Sein
Cancer du sein muté ESR1 : quels biomarqueurs d'efficacité ?
L’analyse post hoc de l’essai EMERALD, présenté au SABCS montre un bénéfice clinique de l’élacetrant indépendamment des facteurs pronostics habituels, chez les patientes ESR1 mutées et ayant répondu pendant plus de 12 mois aux CDK4/6i.
- Md Saiful Islam Khan/iStock
L’essai EMERALD a comparé l’élacestrant à une hormonothérapie standard (fulvestrant ou anti-aromatase) chez des patientes présentant un cancer du sein RH+ HER2- métastatique, progressives après 1 à 2 lignes d'hormonothérapie et CDK4/6i. Cette étude a montré un bénéfice en survie sans progression de l'élacestrant, chez les patientes présentant une mutation ESR1, avec une PFS médiane passant de 1,9 mois à 3,8 mois (HR 0,45, IC95 % 0,39-0,77).
La durée de réponse sous CDK4/6 i s’est montrée prédictive de l'efficacité de l'élacestrant, avec pour les patientes ayant reçu au moins 12 mois de CDK4/6 i, une médiane de PFS de 8,6 mois sous élacestrant versus 1,9 mois. Suite à ces résultats, l’élacestrant a obtenu une autorisation de la FDA et européenne (actuellement en autorisation d’accès compassionnel en France).
Une nouvelle hormonothérapie pour tous ?
Cette analyse post hoc s’intéresse à l’efficacité de l’élacestrant dans différents sous-groupes, afin de mieux préciser la place de ce traitement.
Les sous-groupes étudiés étaient fonction de la présence ou non de métastases viscérales hépatiques et/ou pulmonaires, d’une co-mutation PIK3CA ou TP53, d’une expression HER2 faible.
Avec un bénéfice indépendant des sous-groupes ou biomarqueurs
Dans l’essai EMERALD, 239 patientes ont reçu un traitement par élacestrant et 239 d’une hormonothérapie classique, parmi ces patientes 228 patientes (47,7 %) avaient une mutation ESR1 dont 159 avaient présenté une réponse au CDK4/6i de plus de 12 mois. Parmi ces 159 patientes, 73 (71 %) avaient une atteinte métastatique viscérale hépatique et/ou pulmonaire, 62 (39 %) une mutation de PIK3CA, 61 (38 %) une mutation de TP 53 et 77 (48 %) une expression HER2 faible.
Il existe un bénéfice clinique de l’élacestrant dans chacun de ces sous-groupes d’intérêt, avec une PFS médiane, en cas de métastases viscérales de 7,26 mois versus 1,91 mois (HR 0,35, IC 95 % 0,209–0,589), en cas de mutation de PIK3CA de 5,45 mois versus 1,94 mois (HR 0,423, IC 95 % 0,176–0,941), en cas de mutation TP53 de 8,61 mois versus 1,87 mois (HR 0,3, IC 95 % 0,132–0,643) et en cas de tumeur HER2 faible de 9,03 mois versus 1,87 mois (HR 0,3, IC 95 % 0,142–0,604).
La voie ER, voie principale chez les patientes hormonosensibles
Ces résultats suggèrent que chez les patientes hormonosensibles et qui continuent à être hormonosensibles avec une mutation ESR1, la voie ER est un facteur essentiel de la maladie, indépendamment du site métastatique ou de la coexistence de mutation PIK3CA ou TP53. L’Elacestrant est alors un traitement de choix avec un bénéfice clinique majeur.











