Onco-Sein
Cancer de l'ovaire en récidive platine sensible : pas de bénéfice de la CHIP (essai HORSE)
Cet essai de phase III randomisé montre l’absence de bénéfice en survie sans progression de l’HIPEC associé à une chirurgie de cytoréduction par rapport à une chirurgie seule, chez des patientes en recHute platine sensible.
- Dimple Bhati/iStock
Bien que des données antérieures aient montré que l’HIPEC, associée à une chirurgie d’intervalle, après chimiothérapie néoadjuvante, améliore les résultats dans le cancer avancé, son efficacité dans le cadre des récidives platine sensibles reste à confirmer. Comme l’essai CHIPOR, cet essai multicentrique de phase III, cherche à évaluer le bénéfice de l’HIPEC associé à une chirurgie de cytoréduction secondaire, chez des patientes en rechute platine sensible. Néanmoins, dans cette étude les patientes étaient opérées d’emblée et bénéficiaient dans les suites du doublet de chimiothérapie avec sel de platine.
Une population très sélectionnée
Dans l'essai HORSE, 167 patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire en rechute platine sensible et jugées complétement résécables, ont été incluses. Une randomisation était réalisée pendant la chirurgie en l’absence de résidus tumoraux ou si résidus ≤ 0,25 cm (CC-0 ou CC-1). Parmi elles, 82 patientes ont reçu l’HIPEC et 85 n’ont pas reçu l’HIPEC.
Du fait de ces critères, on retrouve une population particulièrement platine sensible avec une médiane d’intervalle libre sans platine de 18 mois et la présence d’une mutation BRCA pour 43,5 % des patientes.
L’absence de bénéfice de l’HIPEC en survie sans progression
Après un suivi médian de 83 mois, 80,8 % des patientes ont récidivé et 43,1 % sont décédées. La médiane de survie sans progression était similaire dans les 2 groupes, 23 mois avec la chirurgie seule et 25 mois avec l’HIPEC (HR 1,02, IC95 % 0,73-1,42). Pas de différence également, en survie post-récidive (101 mois versus 91 mois respectivement, p=0,40) et en mortalité globale (HR 0,86, 0,54-1,37). Chez les patientes présentant un sous-type histologique non séreux, il semble exister un bénéfice en PFS de l’HIPEC avec un HR à 0,29.
Les complications postopératoires étaient similaires entre les groupes, avec peu d’événements indésirables graves (7,1 % pour la chirurgie seule et 12,2 % avec l’HIPEC) et l’absence de décès à 30 ou 90 jours. La majorité des patientes (80,8 %) ont pu recevoir les 6 cycles de chimiothérapie prévus.
Une place pour l’HIPEC, en récidive platine sensible ?
La forte proportion de résections complètes (95 %) a entraîné une PFS particulièrement longue dans chacun des 2 groupes, comparativement aux 18 mois obtenus dans les essais GOG213, DESKTOP-III et SOC1, mais où les taux de résection complète plus faibles (64-76 %). Cette longue PFS dans le groupe chirurgie seule et la sélection d’une population particulièrement platine sensible peut expliquer l’absence de différence obtenu avec l’HIPEC.
Les études OVHIPEC-1, portant sur des patientes avec un cancer plus avancé et un taux de résection plus faibles (environ 70 %), et CHIPOR, portant sur des patientes inclues à l’issu de 6 cycles chimiothérapie, ont à l’inverse mis en évidence un bénéfice de l’HIPEC.
Ainsi, l'effet de l'HIPEC pourrait être plus marqué dans les cas où la résection complète est moins probable et/ou l’atteinte intrapéritonéale plus importante au moment de la récidive. Le futur reste à réussir à mieux déterminer les patientes qui tirent un réel bénéfice de l’HIPEC.











