Onco-Dermato

Mélanome métastatique : l'immunothérapie améliore la survie à long terme

Chez les patients atteints d’un mélanome métastatique, l’utilisation d'inhibiteurs du PD1/PDL1 et du CTLA4, améliore considérablement la survie à long terme. La moitié des participants d'un essai clinique a survécu plus de dix ans. 

  • Marcelo Ricardo Daros/istock
  • 16 Septembre 2024
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    L’immunothérapie consiste, en quelque sorte, à entraîner l’organisme à lutter contre le cancer. "Au lieu de s’attaquer directement aux cellules tumorales comme le font les chimiothérapies ou encore les radiothérapies, cette approche thérapeutique consiste à activer le système immunitaire du patient, pour l’aider à reconnaître les cellules cancéreuses et conduire à leur destruction", précise l’Inserm. Cette méthode innovante a montré son efficacité à plusieurs reprises.

    Récemment, des chercheurs de l’université américaine de Weill Cornell Medicine et du centre sur le cancer Dana Farber ont prouvé qu’elle améliore considérablement la survie des patients atteints d’un mélanome métastatique.

    Mélanome métastatique : une combinaison de traitements d’immunothérapie 

    "En 2011, la survie médiane des patients atteints de mélanome métastatique n'était que de six mois et demi, précisent les auteurs. Cependant, l'émergence d'inhibiteurs de checkpoints immunitaires, qui facilitent la capacité du système immunitaire à attaquer le cancer, en tant qu'option de traitement, a progressivement commencé à augmenter la survie."

    Dans leurs travaux, ils ont suivi les 945 patients pendant dix ans, en moyenne. Tous étaient soignés avec une combinaison de médicaments d’immunothérapie, les nivolumab et l’ipilimumab. Ces traitements permettent de bloquer des protéines dites des checkpoints immunitaires pour lutter contre le cancer. 

    L’immunothérapie a considérablement rallongé la survie des patients 

    "Des analyses ultérieures des résultats des patients à trois, cinq et six ans et demi après le lancement de l'essai ont démontré que l'effet persistait pendant plusieurs années pour les patients qui ont répondu au traitement", constatent les auteurs.

    La survie médiane de ce groupe était d’un peu plus de six ans et les personnes, exemptes de progression du cancer à trois ans, ont une forte probabilité de rester en vie et sans maladie 10 ans après le début de l’essai. Plus le temps passe, plus les survivants du cancer mélanome métastatique deviennent de plus en plus susceptibles de mourir d'autres causes, une "indication du succès du traitement à long terme" selon les scientifiques. 

    Une combinaison de traitements sans danger pour les patients 

    En parallèle, l’essai a démontré que le traitement était bien toléré par les participants. Aucune alerte sur la sécurité du traitement pour la santé n’a été effectuée. "Certains médecins craignaient que des problèmes de santé liés au traitement puissent émerger plus tard parce que les patients doivent continuer à prendre les médicaments à long terme", précisent les auteurs.  

    Le Dr Jedd Wolchok, premier auteur de l’étude, se réjouit de ces résultats. "Nous pouvons maintenant dire que la moitié des patients traités avec cette thérapie combinée vivront 10 ans ou plus sans le souci de mourir du mélanome métastatique", conclut-il. 

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