Rhumatologie
Maladie de Horton : l’abatacept prometteur dans le sevrage corticoïde
L’abatacept est la 2e biothérapie qui apparaît intéressante dans le sevrage corticoïde et la prévention des rechutes de la maladie de Horton
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L’abatacept apparaît efficace comme traitement adjuvant de la corticothérapie dans la maladie de Horton du sujet âgé. L’effet d’épargne corticoïde sans déclenchement d’une rechute est significatif, sans majoration des effets indésirables et il s’agit donc de la 2e biothérapie après le tocilizumab qui peut apporter une amélioration du traitement dans la maladie de Horton.
Efficacité dans le Horton
Dans une étude randomisée versus placebo, dans des maladies de Horton en rémission à 41 semaines de corticoïdes, l’abatacept (Orencia®) en IV a été évalué à la dose de 10 mg par kg à J1, J15, J29, S8 puis tous les mois, afin de diminuer progressivement la corticothérapie de fond.
La corticothérapie a été réduite selon un schéma prédéterminé avec une dose de 20 mg à 12 semaines et arrêtée à la semaine 28.
Le taux de survie à un an sans récidive est significativement plus important sous abatacept que sous placebo (48% versus 31% ; p=0.049) et la durée médiane de rémission est également significativement plus longue (9,9 mois dans le groupe abatacept versus 3,9 mois dans le groupe placebo ; p=0.023).
Aucune différence n’a été observée en termes de fréquence et de sévérité des effets indésirables, y compris infectieux.
Echec dans l’artérite de Takayasu
Dans une 2e étude randomisée versus placebo, dans des maladies de Takayasu en rémission à 12 semaines de corticoïdes, l’abatacept (Orencia®) en IV a été évalué à la dose de 10 mg par kg à J1, J15, J28, S8 puis tous les mois, afin de diminuer progressivement la corticothérapie de fond.
La corticothérapie a été réduite selon un schéma prédéterminé avec une dose de 20 mg à 12 semaines et arrêtée à la semaine 28.
Le taux de survie à un an sans récidive est de 22% dans le groupe abatacept et de 40% dans le groupe placebo (p=0.853) et la durée médiane de rémission est comparable dans les 2 groupes (5,5 mois sous abatacept versus 5,7 mois sous placebo).
Aucune différence n’est objectivée en termes de fréquence et de sévérité des effets indésirables, y compris infectieux.
En pratique
L’abatacept à une dose de 10 mg par kg en IV et selon un protocole classique apparaît intéressant et sûr dans le sevrage corticoïde de la maladie de Horton, alors qu’il semble inefficace dans l’artérite de Takayasu.
Cette divergence des résultats entre les 2 maladies est en apparence surprenante pour des artérites granulomateuses chroniques des gros vaisseaux qui partagent de nombreux points communs, mais elle souligne une fois de plus que le « bon sens » est souvent un leurre en médecine. Même si les distributions artérielles des 2 artérites peuvent être parfois similaire et même si elles font toutes 2 intervenir les lymphocytes T, elles ne partagent à l’évidence pas le même spectre pathophysiologique.
Les différences observées dans ces études soulignent la nécessité de mieux comprendre la nature immunopathologique de ces 2 artérites. Mais, au final, nous avons un nouveau moyen thérapeutique pour le sevrage corticoïde de la maladie de Horton. En particulier, si ces données sont confirmées sur des effectifs plus larges.











