Onco-Sein
Cancer du sein métastatique RH+ HER2- : l'étude CAPITELLO propose une nouvelle association
Au SABCS 2023, une deuxième présentation d'une association d’inhibiteur d’AKT-CDK4/6-Fulvestrant, avec la phase Ib Capitello 292, a démontré un profil de tolérance correct, et des taux de réponses intéressants du Capivasertib dans les cancers du sein métastatiques pré traités par CDK4/6 et chimiothérapie.
- Rasi Bhadramani/iStock
Le Capivasertib a récemment été approuvé par la FDA suite aux résultats de l’étude CAPITELLO 291, en association au Fulvestrant, en cas d’activation de la voie PI3K-AKT-mTor uniquement, dans les cancers du sein métastatiques RH+, HER2-, hormonorésistants. Cependant, le risque de toxicité, notamment digestive et d’hyperglycémie, est un frein non négligeable à son utilisation.
Il a été présenté durant le congrès du SABCS des données de qualité de vie de l’étude, avec des résultats rassurants par l’absence de dégradation de qualité de vie rapportée par les patientes, et une amélioration de la tolérance, passées les 2 premiers mois de traitement. Parallèlement une autre étude, INOVA120, ciblant uniquement les patientes avec mutation PI3CA, a montré un doublement de la survie sans progression grâce à une triple association par Inavolisib / Palbociclib / Fulvestrant en 1ère ligne.
Une population hormonorésistante
Présentée par B. Pistilli, l’étude de phase Ib CAPITELLO 292, retrouve des taux de réponses de 62,5 % dans la population générale, de 33,3 % en cas de traitement préalable par inhibiteurs de CK4/6, et un bénéfice clinique de 54 %.
En pratique, cette étude de phase Ib s’adresse aux patientes présentant un cancer du sein RH+, HER2- non surexprimé, métastatique ou localement avancé, progressif après hormonothérapie en phase métastatique ou récidivant dans les 12 mois post hormonothérapie adjuvante, possiblement pré traité par inhibiteurs de CDK4/6 et jusqu’à 2 lignes de chimiothérapie préalable. 40 patientes ont été incluses pour recevoir une triple association de Capivasertib (escalade de dose de 200 mg, 320 mg, 400 mg, 4 jours de prise/3 jours de pause/hebdomadaire), inhibiteur de CDK4/6 (palbociclib ou ribociclib selon les schémas habituels) et Fulvestrant. Les objectifs primaires étaient la sécurité d’emploi et la tolérance, les secondaires le taux de réponse, et de bénéfice clinique. L’étude a également monitoré l’ADN tumoral circulant.
Une majorité de patientes avec altération de la voie PI3K / AKT / PTEN
Concernant la population de patientes, on note un âge médian de 58,8 ans, 82,5 % avaient déjà été traitées par inhibiteurs de CDK4/6, 47,5 % par Fulvestrant, et 70 % par chimiothérapie avec une médiane de 1,5 lignes de chimiothérapie antérieure. L’étude n’a pas mis en évidence de toxicité limitant l’escalade de dose. Les effets secondaires rapportés sont pour 70 % des patientes de la diarrhées (3 % de grade ≥ 3), 55 % des neutropénies avec une majorité de grade ≥ 3 (90 %), 42,5 % de nausées et d’asthénie, toutes de grade 1-2, et 17,5 % d’hyperglycémie (14 % de grade ≥ 3).
La durée médiane d’exposition au traitement était de 8,6 mois. Le taux de réponse objective observé était de 62,5 %, notamment sur des atteintes métastatiques hépatiques, et de 33,3 % pour le sous-groupe déjà pré traité par inhibiteurs de CDK4/6. Le taux de bénéfice clinique à 24 semaines, était de 53,8 %. De plus, 63,6 % des patientes ont vu une diminution de 50 % de leur taux d’ADN tumoral circulant.
Cette triple association montre des résultats intéressants, mais n’est pas dénuée d’effets secondaires notables. La phase III qui va suivre va permettre de clarifier le bénéfice attendu, et de le réserver peut-être à un sous-groupe de patientes dites « hormonoresistantes ».











