Pneumologie

Apnée du sommeil : un malade sur cinq l’ignorerait

Officiellement, 4% de la population française serait touchée par l'apnée obstructive du sommeil. En fait ce chiffre serait plutôt proche de 20%. 

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  • 11 Mai 2023
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    En France, le syndrome d'apnées obstructives du sommeil ( SAOS) touche 4 % de la population mais la réalité pourrait être beaucoup plus importante.

    En effet, d’après la Société Européenne de pneumologie (ERS), environ une personne sur cinq pourrait souffrir d'apnée obstructive du sommeil et l’ignorer.

    Mauvaises nuits : et si c'était une apnée du sommeil ?

    Ce trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires est particulièrement néfaste pour la santé : il entraîne non seulement de la fatigue en journée, mais aussi un risque accru d'hypertension artérielle, d'accident vasculaire cérébral, de maladie cardiaque et de diabète de type 2.

    Ainsi, même si les patients ronflent souvent bruyamment, avec des pauses respiratoires et des réveils nocturnes plusieurs fois pendant la nuit, les patients ne consultent pas toujours. En effet, d’après cette nouvelle étude, seule une petite partie des personnes présentant des symptômes de SAOS ont été diagnostiquées et reçoivent l'aide nécessaire pour cette pathologie.

    Apnée du sommeil : 20 % des Français pourraient en souffrir

    L'étude a porté sur 20.151 adultes français. Les chercheurs ont enregistré le nombre de participants chez qui l’apnée du sommeil (SAOS) avait été diagnostiquée. Ils ont également utilisé un questionnaire pour évaluer le nombre de participants susceptibles d'être non diagnostiqués. Le questionnaire portait sur les ronflements importants et la somnolence excessive pendant la journée (les deux symptômes les plus courants du SAOS), l'hypertension artérielle et l'obésité.

    Les chercheurs ont ensuite utilisé ces données pour calculer la proportion de la population française susceptible d'être touchée par l’apnée du sommeil et ils ont constaté qu'environ une personne sur cinq (20,2%) était fortement susceptible d’en souffrir, tandis que seulement 3,5% étaient traités pour cette affection.

    L'étude a été dirigée par le Dr Pauline Balagny, de la faculté de médecine de l'université de Paris-Cité, en France, qui a déclaré : "Nous savons que le SAOS est un problème de santé publique et un risque majeur pour la santé, mais si les patients sont diagnostiqués, ils peuvent recevoir des traitements et des conseils pour réduire les risques. Notre étude suggère que le SAOS est courant, mais que la majorité des personnes concernées ne savent pas qu'elles en sont atteintes.”

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