Dépistage

Sclérose en plaques : des signes apparaissent dans le sang des années avant les symptômes

D'après une nouvelle étude, plusieurs années avant les premiers symptômes, des auto-anticorps sont visibles dans le sang de certains patients atteints de la sclérose en plaques.

  • Par Diane Cacciarella
  • RossHelen/iStock
  • 20 Avr 2024
  • A A

    Des chercheurs de l'UC San Francisco (UCSF) ont découvert que des signes de la sclérose en plaques (SEP) pouvaient être détectés dans le sang de certains patients plusieurs années avant le début de la maladie. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Medicine.

    La sclérose en plaques concerne 110.000 personnes en France, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Des traitements existent pour réduire les poussées de cette maladie auto-immune (c'est-à-dire l'apparition rapide des symptômes : troubles moteurs, de la sensibilité, cognitifs, etc.) et améliorer la qualité de vie des patients, mais ils n’empêchent pas son évolution. Les résultats de cette nouvelle étude pourraient donc permettre de dépister en amont les personnes à risque de développer cette maladie. 

    Des auto-anticorps chez 10 % des patients atteints de sclérose en plaques

    Lors de leurs travaux, les scientifiques ont analysé le sang de 250 patients atteints de sclérose en plaques. Pour chacun d’entre eux, des échantillons ont été prélevés après leur diagnostic et avant - cinq ans ou plus -, lorsqu'ils ont rejoint l’armée. Ces échantillons ont été comparés aux analyses sanguines de 250 autres anciens combattants en bonne santé. 

    Résultats : les chercheurs ont découvert que 10 % des patients atteints de sclérose en plaques avaient des auto-anticorps plusieurs années avant leur diagnostic. Mais de quoi s'agit-il ? En cas de maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, le système immunitaire produit des auto-anticorps, c’est-à-dire des anticorps qui ciblent et attaquent spécifiquement des cellules ou des tissus de l’organisme. 

    Pour confirmer leurs résultats, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang de participants d’une autre étude, appelée ORIGINS et menée par l’UCSF. Les patients présentaient tous des symptômes neurologiques et certains avait reçu un diagnostic de sclérose en plaques. Cette fois encore, 10 % des patients atteints de sclérose en plaques avaient les mêmes profils d’auto-anticorps.

    SEP : améliorer le dépistage en se focalisant sur la présence d’auto-anticorps

    Ainsi, les auteurs concluent que pour environ un cas de sclérose en plaques pour dix, l’organisme commence à produire des auto-anticorps des années avant l’apparition des symptômes. "Le diagnostic n'est pas toujours simple pour la sclérose en plaques, car nous ne disposons pas de biomarqueurs spécifiques à la maladie”, explique Michael Wilson, l’un des auteurs, dans un communiqué. Cette étude pourrait donc permettre d’améliorer le dépistage précoce, en se focalisant sur la présence d’auto-anticorps. À l’avenir, les chercheurs comptent poursuivre leurs recherches afin de comprendre les facteurs déclenchants de la maladie pour les 90 % des patients restants.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF