Hématologie

Myélome multiple nouvellement diagnostiqué : impact de la cytogénétique à ultra-haut risque

Chez les patients atteints de myélome multiple (MM), plusieurs anomalies cytogénétiques sont considérées comme mauvais pronostic, et la coexistence de plusieurs anomalies semble leur conférer un risque plus élevé. Cette étude de vie réelle décrit l’évolution de ces patients avec une cytogénétique à « ultra-haut risque ».

  • Bani Khatun/istock
  • 27 Nov 2023
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    Le standard de traitement du myélome multiple nouvellement diagnostiqué (NDMM) du sujet jeune (<65 ans) est un traitement d’induction suivi d’une intensification thérapeutique par melphalan à forte dose suivie d’une réinjection de cellules souches hématopoïétiques autologues, ou autogreffe. Ce traitement est efficace, mais une petite proportion de patients va rechuter précocement, ou être réfractaire à ce traitement.

    Prédire de manière plus précise le risque de rechute précoce après une greffe de cellules souches périphériques autologues chez les patients atteints de myélome multiple nouvellement diagnostiqué (NDMM) pourrait permettre des stratégies post-autogreffe adaptées au risque.

    Définition de la cytogénétique à « ultra-haut risque ».

    Cette étude unicentrique a étudié l'impact de l’existence de ≥2 anomalies cytogénétiques de haut risque (HRCG), parmi lesquelles la translocation (4;14), la translocation (14;16), la translocation (14;20), le gain(1q), la délétion (17p), sur une cohorte de 139 patients atteints de NDMM traités par autogreffe.

    Parmi ces 139 patients, 62% étaient des hommes, l’âge médian était de 64 ans [32-76], 17,2% avait un score ISS à 3. En ce qui concerne les données cytogénétiques, 6,4% avaient une t(4;14), 2,2% une t(14;16), 2,2% une t(14;20), 42% un gain(1q), et 7,2% une del(17p) ; 51% n’avaient aucun de ces anomalies de HRCG, 40% une seule anomalie (« simple hit »), et 9,4% avaient 2 anomalies (« double hit »). 

    Présenter ≥2 anomalies génétiques confère un moins bon pronostic

    Les patients avec un MM double hit ont une survie sans progression plus courte [15.1 mois, 95% CI, 2.73-NA] en comparaison aux MM simple hit [24.6 mois, 95% CI, 20.12-27.6) et à ceux sans HRCG [35.7 mois, 95% CI, 28.8-39.7] (P=0.00063).

    La survie globale des MM double hit est de 49.2 mois [95% CI, 40.7-NA], et n’était pas atteinte pour les deux autres groupes (P = 0.034). Les patients avec une cytogénétique de ultra haut risque présentaient plus fréquemment une rechute précoce, dans les 6 mois post-autogreffe (30,8% avec un MM double hit, vs 7,3% de MM simple hit et 1 patient sans HRGC).

    En conclusion, l’existence de ≥2 anomalies génétiques de mauvais pronostic est associée à une diminution de la survie sans progression et de la survie globale, et semble conférer un ultra-haut risque dans le NDMM.

     

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    JDF