Hématologie

Myélome multiple : nouvelle révision du score pronostique ISS-R

Le score pronostique actuel, R-ISS (Revised International Staging System), distingue mal les patients de risque intermédiaire, et comporte un nombre de paramètres limité. Cette proposition de révision du score R-ISS a pour but de mieux stratifier les patients, notamment de risque intermédiaire, en intégrant d’autres paramètres pronostiques, notamment cytogénétiques.

  • Seiya Tabuchi/istock
  • 03 Jul 2023
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    Le myélome multiple est une maladie hétérogène, avec une évolution et des durées de réponse au traitement très variables d’un patient à l’autre, de quelques mois à plus d’une dizaine d’années.

    Le score pronostique actuel, R-ISS (Revised International Staging System), distingue mal les patients de risque intermédiaire, et comporte un nombre de paramètres limité.

    Le score pronostique actuel distingue mal les patients de risque intermédiaire

    Le score actuel, R-ISS comporte les deux paramètres du score ISS qui sont la béta-2-microglobuline et le taux d’albumine ; l’existence d’anomalies cytogénétiques (CG) de mauvais pronostic [délétion(17p), translocation t(4;14)(p16;q32), ou t(14;16)(q32;q23)] ; et le taux de LDH (normal ou non).

    Ceci permet de définir trois groupes de risque : un groupe R-ISS 1 ou faible (ISS 1, pas d’anomalie CG, LDH normales) ; un groupe R-ISS 3 haut (ISS 3, et soit LDH élevés, soit CG de haut risque), et un groupe R-ISS 2 intermédiaire (autres situations).

    Avec ce score, la majorité (62%) des patients sont considérés à risque intermédiaire et donc hétérogène. De plus, certaines anomalies cytogénétiques (gain/amp1q) récemment identifiées ne sont pas incluses dans ce score.

    Impact pronostique des gains ou amplifications 1q

    Ce nouveau score a été établi à partir d’une première cohorte test (n=7072 patients), puis validé dans une cohorte de validation (n=3771).

    En analyse multivariée, les facteurs associés de manière significative à la survie globale et à la survie sans progression étaient le stade ISS élevé (III vs II et II vs I), l’existence d’une del17p, d’une t(4;14), d’un gain/amp1q, l’élévation des LDH. L’existence d’une t(14 ;16) n’avait pas d’impact significatif (HR, 1.34 [IC95%, 1.09 - 1.65].

    Quatre groupes de risque

    Ces 6 paramètres ont été pondérés puis inclus dans la construction du score R2-ISS de la manière suivante : ISS-III : 1.5 points ; ISS-II, del(17p), t(4;14), LDH élevés : 1 point ; gain/amp1q : 0.5 point. Ceci a permis de stratifier les patients en quatre groupes de risque : 

    • R2-ISS I - faible risque (0 points) ; 19,2% soit 428 patients
    • R2-ISS II - risque intermédiaire-bas (0.5-1 points) ; 30,8% soit 686 patients
    • R2-ISS III - risque intermédiaire-haut (1.5 à 2.5 points) ; 41,2% soit 917 patients
    • R2-ISS IV - haut risque (3 à 5 points) ; 8,8% soit 195 patients

    La survie globale dans ces 4 groupes est : non atteinte versus 109.2 versus 68.5 versus 37.9 mois, respectivement. La survie sans progression médiane est de 68 versus 45.5 versus 30.2 versus 19.9 mois, respectivement. La pertinence de ce score a ensuite été validé dans la cohorte de validation.

    Conclusion

    Ce score permet d’affiner le score R-ISS en ajoutant certains paramètres cytogénétiques comme le gain/amp1q. Il est important de noter que d’autres paramètres pronostiques, qui n’ont pas été pris en compte dans ce score, existent, comme l’existence de cellules tumorales circulantes, les mutations de TP53 ou les del1p32, le nombre de copies 1q (gain vs amplification), ou encore l’existence d’une atteinte extra-médullaire.

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    JDF