Neurologie

Sclérose en plaques et diagnostics différentiels : une approche consensuelle

Le diagnostic de sclérose en plaque est parfois difficile et un comité d’expert a voulu le simplifier en réalisant des arbres diagnostiques à partir des 4 principaux symptômes initiaux.

  • monsitj/istock
  • 30 Oct 2023
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    Le diagnostic précis de sclérose en plaques (SEP) nécessite une attention particulière par rapport à son diagnostic différentiel. Cette nécessité s’est accentuée avec les critères de 2017 qui rendent possible le diagnostic de SEP dès la première poussée. Même si les diagnostics différentiels sont moins fréquents que la maladie principale, le risque serait de donner un traitement inadapté ou de maintenir un traitement chronique alors que le patient a présenté une problématique monophasique.

    Les critères diagnostiques s’accompagnent habituellement d’une mention « une fois éliminé les autres pathologies » ce qui n’aide pas beaucoup le clinicien dans le degré d’attention à apporter au diagnostic différentiel notamment en fonction de la porte d’entrée clinique ou de considérations telles que l’âge, l’ethnie ou les comorbidités. Ainsi de nombreux troubles peuvent imiter les manifestations cliniques et paracliniques de la SEP et il n’est pas possible ni logique de toutes les rechercher.

    Un travail d’expert à visée pratique

    Le but de ce travail organisé par un comité d’expert a été de proposer une approche diagnostique par les différents tableaux cliniques les plus fréquents lors de l’entrée dans une SEP (névrite optique, myélite, atteinte de fosse postérieure/cervelet, présentation progressive sur 1 an). Ces 4 tableaux cliniques recouvrent plus de 90% des présentations inaugurales de SEP et permettent ainsi de rechercher pour chaque item clinique les « drapeaux rouges » et diagnostic différentiels les plus fréquents.

    La présentation de l’article sous formes de tableaux avec des arbres décisionnels permettent de se repérer avec plus de facilité dans les méandres de ces diagnostics différentiels qui doivent tout de même être classés par ordre de fréquence.

    Les données clinique, IRM et du liquide céphalorachidien y sont à chaque fois noté afin de s’appuyer sur la clinique et les examens complémentaires.

    4 grands arbres diagnostiques

    A ces 4 grands tableaux/arbres diagnostiques s’associent des tableaux énumérant tous les diagnostics différentiels mais ceux-ci sont en revanche plus difficile à utiliser en pratique clinique.

    Cette publication du Lancet Neurology a l’intérêt de présenter de façon très pratique et mise à jour les diagnostics différentiels de la SEP qui doivent bien évidemment être mis en regard de leur fréquence beaucoup plus rare que la SEP. Ceci permet tout de même de rassurer le clinicien par rapport au diagnostic toujours plus précoce dans cette maladie.   

     

    Référence :

    AJ Solomon et al. Lancet Neurol 2023; 22: 750–68

     

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    JDF