Pneumologie
BPCO : l’autogestion pour que le patient passe à l'action
La démarche qui consiste à intégrer à l’approche de soins du patient atteint de BPCO une éducation thérapeutique à visée d’autogestion vient d’être définie par un groupe d’experts internationaux.
- ©123RF-Lisa Young
Depuis une vingtaine d’années, les pneumologues s’intéressent à l’éducation thérapeutique et en particulier à l’autogestion d’une maladie chronique par le malade lui-même, avec l’objectif d’améliorer sa qualité de vie. Leur souhait est que les patients souffrant de maladies comme la BPCO acquièrent certaines aptitudes et des comportements qui leur permettent de mieux gérer leur maladie au quotidien. Ce qui passe par l’adoption de meilleures habitudes de vie mais aussi par la prise d’initiatives médicales par le patient.
Le but n’est donc plus seulement d’améliorer les connaissances mais aussi d’apprendre au patient à reconnaître un problème, à prendre des décisions et à transformer ces dernières en actions pour mieux vivre au quotidien avec la maladie et en réduire l’impact sur le système de santé.
Hétérogénéité dans la définition
L’efficacité de cette démarche a été validée par des méta-analyses qui ont montré une amélioration de la qualité de vie et une diminution des hospitalisations et des ré-hospitalisations, mais ces études ont également mis en évidence la grande hétérogénéité existant dans la définition et la description des programmes, rendant difficile l’adoption d’une telle démarche par les cliniciens.
A partir de ce constat s'est créé un groupe de consensus d’une trentaine d’experts internationaux chargés de définir l’autogestion de façon conceptuelle dans un premier temps, puis ensuite de manière opérationnelle. Un premier article définissant l’intervention d’autogestion dans la BPCO vient d’être publié dans l’European Respiratory Journal.
Motivation indispensable
Les experts du groupe insistent sur la nécessité d’entreprendre une intervention structurée et personnalisée à plusieurs composantes avec des objectifs à atteindre. En premier lieu, obtenir la motivation du patient est un but thérapeutique en soi, comme pour le sevrage tabagique. C'est uniquement après l'acqisition de cette motivation qu'il est possible d’obtenir l’engagement du patient, sa participation active, puis de lui fournir le support nécessaire pour l’amener à changer son comportement et à développer les aptitudes pour une meilleure psise en charge de sa maladie.
La deuxième composante concerne le processus interactif qui doit intervenir entre le patient et le professionnel de santé pour la réussite du programme. Il demande des compétences spécifiques de la part de ce professionnel et fait appel à des stratégies appropriées pour permettre des changements de comportement. Une des techniques la mieux connue est la communication (ou l'entretien) motivationnelle qui va permettre de travailler sur la motivation et la confiance du patient.
Enfin, il est indispensable que la démarche prenne en compte les différences éducatives et culturelles des malades, ainsi que les troubles cognitifs pouvant exister chez les personnes âgées.
D’après un entretien avec le Pr Jean Bourbeau, Chest Hospital de Montréal

Les autres titres du jour
Apnée du sommeil : la PPC améliore le contrôle du diabète
Cancer bronchique muté : meilleure survie globale avec les TKI
BPCO : des lymphocytes T impliqués dans les infections des patients sous corticoïdes inhalés











