Addictologie

Addictions aux opioïdes : les comorbidités psychiatriques doivent être recherchées et traitées

Dépister les pathologies psychiatriques souvent associées aux addictions est devenu un enjeu majeur. La prise en charge nécessite des thérapeutiques conjointes associant un traitement efficace des deux pathologies.

  • Henri Garat/SIPA
  • 13 Mars 2017
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    Troubles anxieux, syndrome dépressif et bipolaire et plus rarement pathologies psychotiques, les comorbidités psychiatriques sont très fréquentes chez les personnes qui souffrent d’addiction aux opioïdes. Plus d’un patient sur quatre serait atteint par cette association dont l’effet néfaste sur le pronostic est avéré. Les comorbidités psychiatriques sont en effet associées à des polyconsommations de produits addictifs, à des rechutes plus fréquentes et à des comportements violents.

     

    Mésusage du traitement de substitution

    Rechercher et diagnostiquer une pathologie psychiatrique est donc une étape importante de la stratégie de prise en charge d’une addiction aux opiacés. Car si on ne la repère pas chez les patients prenant un traitement de substitution, le risque de mésusage de ce traitement est élevé. Ils auront tendance à l’interrompre ou à gérer un dosage insuffisant du produit de substitution en recourant à la drogue habituelle ou à d’autres en les associant.

    Le dépistage du trouble psychiatrique est réalisé en utilisant des échelles simples qui permettent d’affiner le diagnostic. L’histoire du patient, son anamnèse, ainsi que ses antécédents psychiatriques personnels et familiaux permettent de préciser la pathologie. Certains facteurs orientent aussi vers une comorbidité : un patient jeune, répondant mal au traitement, qui rechute et présente des facteurs de résistance à une prise en charge classique.

     

    Traitement conjoint

    On considère aujourd’hui qu’il est nécessaire de traiter simultanément l’addiction et la pathologie psychiatrique. Quand une seule des deux affections est prise en charge, le patient n’est pas stabilisé, car celle qui n’est pas traitée rechute, ce qui aggrave encore l’autre. L’idéal est donc une prise en charge intégrée par des équipes possédant les deux compétences. Mais elles sont rares et il est recommandé de recourir à une stratégie de réunions pluridisciplinaires impliquant des addictologues et des psychiatres qui élaborent en commun le traitement des deux pathologies.

    Addiction aux opioïdes : les comorbidités psychiatriques


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