Onco-thoracique
Cancer bronchique à petites cellules avancé : intérêt de la double immunothérapie associée à la chimiothérapie
Une double immunothérapie associée à la chimiothérapie montre un bénéfice versus la chimiothérapie dans le CBPC avancé.
- chingyunsong/istock
Le CBPC (Cancer Bronchique à Petites Cellules) représente 15% des cancers bronchopulmonaires, c’est une maladie agressive avec un pronostic sombre.
L’arrivée de l’immunothérapie en association à la chimiothérapie (atezolizumab dans l’essai IMpower 133, et le durvalumab dans l’essai CASPIAN) est la première évolution dans la prise en charge de ces tumeurs depuis trente ans.
Premiers résultats de l’essai CASPIAN
L’essai CASPIAN a randomisé des patients atteints d’un CBPC métastatique, naïfs de traitement 1:1:1 dans les bras suivants : durvalumab (anti PDL1) ; durvalumab + tremelimumab (anti CTLA4) + chimiothérapie; chimiothérapie. La chimiothérapie était un doublet de Platine-etoposide. Le critère de jugement principal était la survie globale. 805 patients au total ont été randomisés dans les 3 bras.
Les premières données de l’étude CASPIAN de phase III démontraient une supériorité de survie globale du durvalumab (anti-PDL1) associé au doublet Platine-etoposide (HR 0.73, [IC à 95% 0.59–0.91 ; p=0.0047]). Après un suivi médian de 25.1 mois, le bénéfice en survie globale était maintenu dans le bras durvalumab + chimiothérapie versus chimiothérapie (HR 0.75 [IC à 95% 0.62–0.91; p=0.0032]), ainsi que dans le bras double immunothérapie (durvalumab + tremelimumab) + chimiothérapie versus chimiothérapie (HR 0.82 [IC à 95% 0.68–1.00; p=0.0451]).
Une efficacité maintenue dans le temps
Les résultats présentés ici sont l’analyse complémentaire des données de CASPIAN avec une médiane de suivi > 3 ans (ESMO 2021, Luis Paz-Arez, Présentation LBA61). Une efficacité maintenue dans le temps avec un taux de survie globale à 36 mois de 17.6% dans le bras durvalumab + chimiothérapie ; de 15.3% dans le bras durvalumab + tremelimumab + chimiothérapie ; versus 5.8% dans le bras chimiothérapie seule
Avec une médiane de suivi de 39.4 mois, l’association durvalumab + chimiothérapie continue de démontrer une amélioration de la survie globale versus chimiothérapie HR 0.71 (IC à 95% 0.60–0.86 ; p=0.0003), avec une médiane de survie globale de 12.9 mois versus 10.5 mois respectivement. Le taux de survie à 24 mois et à 36 mois est respectivement de 22.9% versus 13.9%, et de 17.6% versus 5.8%.
De même la double immunothérapie (durvalumab + tremelimumab) + chimiothérapie continue de même de démontrer une amélioration de la survie globale versus chimiothérapie (HR 0.81 [95% CI 0.67–0.97 ; p=0.02]), avec une médiane de survie globale de 10.4 mois. Dans le bras double immunothérapie + chimiothérapie le taux de survie à 36 mois était de 15.3%.
Concernant la tolérance, l’incidence des évènements indésirables toute cause est respectivement dans les bras durvalumab + chimiothérapie, durvalumab + tremelimumab + chimiothérapie, et chimiothérapie seule : de 32.5% ; 47.4% et de 36.5%. Les évènements indésirables conduisant au décès représentent respectivement 5.3%, 10.9% et 6.0%.
L’immunothérapie un traitement clé dans la prise en charge du CBPC métastatique
La double immunothérapie dans le CBPC métastatique, en association à la chimiothérapie montre donc une efficacité maintenue dans le temps. Les données de tolérance montrent néanmoins une majoration de la toxicité dans le groupe double-immunothérapie.
Ces résultats sont importants pour la clinique, car l’association de plusieurs inhibiteurs de checkpoints immunitaires, en association à la chimiothérapie, une fois les effets indésirables immunitaires contrôlés, ou anticipés, pourraient éventuellement être une des options thérapeutiques de demain de ces tumeurs de mauvais pronostic.











