Rhumatologie
Ostéoporose : moindre efficacité d'un agent anabolique après antirésorbeurs
Chez les femmes ménopausées atteintes d'ostéoporose, l’absence de traitement antérieur par un anti-ostéoporotique antirésorbeur est associé à une meilleure réponse précoce au romosozumab, un agent anabolique.
- cosmin4000/istock
Après six mois de traitement par le romosozumab, un nouvel agent ostéoformateur (anabolique osseux), les améliorations de la densité minérale osseuse (DMO) à la colonne lombaire et au col du fémur sont moins importantes chez les femmes ménopausées qui ont reçu préalablement des traitements antirésorbeurs contre l'ostéoporose (bisphosphonates, anti-RANK) que chez celles qui n'avaient pas été traitées auparavant.
Ce sont les résultats des travaux menés par une équipe de chercheurs de l'université d'Osaka au Japon sur 130 femmes ménopausées et qui est publiée dans Bone.
Moindre gain osseux après antirésorbeurs
Les changements de la DMO à six mois au rachis sont de +13,6% pour les femmes ménopausées n'ayant jamais été traitées, de +7,5% pour celles ayant déjà reçu un bisphosphonate, de +3,6% pour celles ayant déjà reçu du denosumab, un anti-RANK, et de +8,7% avec le tériparatide (un agent plutôt anabolique) (P<0,001 entre les groupes).
Au niveau du col fémoral, les changements de DMO observés sont respectivement de : +4,2%, +0,4%, +1,6% et +1,5%, respectivement (P=0,16 entre les groupes). Ces résultats sont inversement corrélés à l’évolution des biomarqueurs osseux.
Un effet du blocage osseux
En analyse multivariée, les facteurs prédictifs indépendants de la moindre évolution à 6 mois de la DMO au rachis lombaire sous romozumab sont l’existence d’un traitement antérieur par un agent antirésorbeur (bisphosphonate et anti-RANK) et les changements des valeurs des biomarqueurs osseux à un mois : l'isoforme 5b de la phosphatase acide tartrate-résistante (TRACP-5b) et le propeptide procollagène de type I N-terminal (PINP) à un mois.
Etude observationnelle prospective
On a émis l'hypothèse que les femmes ménopausées qui avaient déjà reçu un traitement antirésorbeur (bisphosphonate, anti-RANK) pourraient avoir une réponse réduite au romozumab.
Pour étudier la question, les chercheurs japonais ont examiné dans une étude observationnelle prospective et multicentrique, 130 femmes ménopausées, dont 37 n'ayant jamais reçu de traitement anti-ostéoporotique, 33 qui avaient déjà pris des bisphosphonates, 45 qui avaient pris du denosumab et 15, du tériparatide.
Un traitement antirésorbeur préalable peut donc probablement atténuer la réponse au traitement ostéoformateur par le romozumab, et un traitement anabolique préalable (tériparatide) peut avoir une influence moindre par rapport à un traitement antirésorbeur.











