IMC
Greffe de rein : et si l’Ozempic aidait les patients dialysés à devenir éligibles ?
En prenant du sémaglutide, les personnes obèses sous dialyse, exclues des listes d'attente pour une greffe de rein, réussissent à perdre du poids et, par la suite, à être admissibles à la transplantation d’organe.
- Par Geneviève Andrianaly
- Commenting
- Douglas Cliff/iStock
L'obésité est l'un des principaux obstacles empêchant les adultes atteints d'insuffisance rénale terminale de recevoir une greffe de rein vitale. En effet, "des patients peuvent être par ailleurs des candidats parfaits, mais si leur indice de masse corporelle (IMC) est trop élevé, leur candidature est souvent écartée", selon des chercheurs de la faculté de médecine de l'université Saint-Louis (États-Unis). La raison ? Un IMC élevé augmente les risques chirurgicaux et influe sur les résultats post-transplantation. Dans une nouvelle étude, les scientifiques ont ainsi voulu tester l’efficacité du sémaglutide, principe actif de médicaments populaires comme Ozempic et Wegovy, en matière de perte de poids chez ces malades. Pour rappel, "le sémaglutide, un agoniste du récepteur du peptide-1 similaire au glucagon, a démontré son efficacité dans la perte de poids et le contrôle glycémique chez les patients obèses et atteints de diabète sucré de type 2." Pour mener à bien les travaux, publiés dans la revue Clinical Transplantation, l’équipe a passé en revue les dossiers médicaux de 36 personnes obèses, atteintes d'insuffisance rénale, sous dialyse. Entre septembre 2021 et décembre 2023, ils ont reçu une prescription de sémaglutide. Ensuite, les auteurs se sont intéressés à l'efficacité du médicament sur la perte de poids, sa sécurité et le changement de statut sur la liste d'attente à un an. D’après les résultats, les participants ont perdu en moyenne 9,3 kg après un an de traitement par sémaglutide. Parmi ceux qui n'étaient pas éligibles à une transplantation en raison d'un indice de masse corporelle élevé, 48,2 % ont été inscrits sur la liste d'attente après avoir réussi à perdre du poids. Plus d'un tiers des patients insulinodépendants ont pu interrompre leur traitement à l'insuline.Greffe de rein : 48,2 % des patients auparavant inéligibles inscrits sur la liste d'attente après la perte de poids
16,7 % des patients ont interrompu le traitement en raison d'effets secondaires
Selon les auteurs, le sémaglutide a été généralement bien toléré. Des effets secondaires gastro-intestinaux limitant le traitement sont survenus chez 16,7 % des patients. "Ces résultats sont très encourageants. Le sémaglutide offre une option non chirurgicale prometteuse pour favoriser la perte de poids et permettre à un plus grand nombre de patients de devenir éligibles à une transplantation", a déclaré Krista Lentine, co-auteure des recherches, qui précise qu’au-delà du traitement médicamenteux, la recherche souligne l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire (conseils nutritionnels, un accompagnement en matière d'activité physique…).








-1761302652.jpg)