Santé mentale
Diabète : les trois quarts des diabétiques ont eu des problèmes de santé mentale
Le diabète n’affecte pas que le corps. Il impacte également la santé mentale des patients, révèle une étude publiée à l’occasion de la journée mondiale du diabète.
- Par Sophie Raffin
- Commenting
- marketlan/istock
Lors de son dernier baromètre publié le 12 novembre, Santé publique France signalait que près d’un adulte sur six a vécu un épisode dépressif caractérisé (EDC) en 2024, révélant ainsi les difficultés psychiques des Français. Et les diabétiques sont loin d’être épargnés ! À l’occasion de la journée mondiale du diabète tenue ce vendredi 14 novembre, un sondage montre que 77 % des 4,3 millions de personnes vivant avec cette maladie chronique ont souffert d’un trouble de santé mentale lié à leur maladie.
La peur des complications, la charge mentale et la stigmatisation pèsent sur la santé mentale des diabétiques
Cette étude baptisée DiaMind, portée par la Fédération Française des diabétiques, détaille les principales causes des troubles de la santé mentale liés au diabète. La peur des complications est particulièrement importante puisqu'elle est présente chez plus de 8 personnes interrogées sur 10. La gestion de la maladie au quotidien (76 %), la stigmatisation et la discrimination (58 %) ou encore la peur des aiguilles (55 %) et des hypoglycémies (22 %) impactent aussi le psychisme des patients.
Parmi tous les diabétiques en souffrance, un tiers d’entre eux ont été diagnostiqués avec un trouble de santé mentale comme l’anxiété ou la dépression. Le taux grimpe à 42 % chez les personnes vivant avec moins de 1.400 euros par mois et descend à 21 % chez celles touchant plus de 2.900 euros par mois. Les femmes (60 % des répondantes) et les diabétiques de type 1 (70 %) sont les plus nombreux à penser que leur maladie mentale est liée à la gestion de leur diabète.
D’ailleurs, près de la moitié des personnes ayant un diabète de type 1 (48,5 %) souffrent d’un trouble appelé détresse liée au diabète. "Elle désigne l'impact émotionnel négatif associé à la vie avec un diabète, englobant des sentiments tels que la détresse interpersonnelle, la frustration, la culpabilité et l'épuisement face aux exigences constantes de l'autogestion de la maladie. Elle se distingue de la dépression par son lien direct avec les défis spécifiques de la gestion d’un diabète et peut varier en intensité au fil du temps. Cette détresse peut toucher les personnes quel que soit le type de diabète", explique la Fédération Française des Diabétiques.
Près de 8 diabétiques de type 2 sur 10 déclarent pour leur part ressentir un épuisement émotionnel. "Un diabète ne se vit pas seulement dans le corps, mais aussi dans la tête", souligne alors le rapport.
Diabète : le poids sur la santé mentale diffère selon les sexes
16 % des diabétiques présentent des symptômes de dépression et 28 % ont des signes d’anxiété. Toutefois, il semble y avoir des différences significatives entre les sexes. En effet, les femmes sont plus touchées que les hommes. Elles sont 23 % à présenter des troubles anxieux et 31 % à avoir des troubles dépressifs, contre respectivement 12 % et 15 % chez les hommes. Pourquoi la gent féminine est plus exposée aux problèmes de santé mentale ? Pour la Fédération Française des Diabétiques, cela pourrait s'expliquer par des responsabilités familiales plus importantes ainsi que des inégalités de prise en charge par rapport aux hommes.
Malgré leurs difficultés, seulement 33 % des diabétiques sondés ont déjà rencontré un professionnel de la santé mentale. Cette réticence à consulter est d’autant plus fâcheuse que 67 % des personnes qui l’ont fait, ont trouvé cela utile.
Face à l’ensemble de ces résultats, l'association appelle notamment à développer des interventions psychologiques ciblées (comme les thérapies cognitives et comportementales) pour renforcer les capacités d’adaptation des patients, à informer les professionnels de santé sur la prévalence élevée des troubles anxieux et dépressifs chez les diabétiques ou encore à prendre en compte des déterminants sociodémographiques, comme le genre ou les revenus, dans l’élaboration des politiques de santé.








-1761302652.jpg)