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Santé visuelles des enfants : des inégalités importantes dans l'accès aux soins

La prise en charge de la santé oculaire des plus jeunes en France montre des signes d'amélioration, mais il y a d'importantes disparités sur le territoire, prévient le dernier Observatoire de la vue des enfants.

  • Jacob Wackerhausen/istock
  • 30 Septembre 2025
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    La santé visuelle des petits est de mieux en mieux prise en charge, remarque la neuvième édition de l'observatoire de la vue des enfants réalisée par Ipsos pour Krys Group. Le pourcentage de jeunes n’ayant jamais consulté un ophtalmologiste a baissé de 18 points entre 2018 et 2025. Cette amélioration est portée par la sensibilisation des parents et un meilleur accès au moins.

    L’importance de la santé visuelle mieux appréhendée par les parents

    Les parents ont, en effet, davantage conscience du rôle de la vision dans l’apprentissage ainsi que les pathologies pouvant toucher leur progéniture. Selon le sondage, 65 % d’entre eux estiment que les troubles visuels ont un impact direct sur la scolarité et 47 % connaissent désormais les facteurs de risque de la myopie chez l'enfant, contre seulement 23 % en 2018.

    Ils sont aussi plus attentifs au temps passé par leurs chérubins sur les écrans. 87 % des 1.000 parents d'enfants âgés de 3 à 10 ans interrogés ont assuré appliquer au moins partiellement les pratiques recommandées. Cela représente une hausse de 13 points en deux ans et conduit à une stabilisation du temps d’écran des jeunes à 2h05 par jour.

    Vue des enfants : l’accès aux soins s’améliore, mais des inégalités persistent

    Outre la prise de conscience de l’importance de la santé oculaire, le rapport 2025 présente une autre bonne nouvelle. L’accès aux soins montre quelques améliorations. La distance moyenne pour se rendre chez un ophtalmologue est passée sous la barre des 20 km avec exactement 19,3 km parcourus. Il s’agit d’une première depuis 2018. "Mais ces moyennes masquent des disparités entre les grandes villes et les plus petites communes", préviennent les auteurs du sondage. En effet, la distance de consultation peut varier du simple au triple, selon la taille de l’agglomération.

    Les délais de rendez-vous pour les enfants de leur côté se sont stabilisés à 3,3 mois. Un temps d’attente jugé acceptable pour 67 % des parents (dont 23 % tout à fait acceptables). Mais là aussi, tous les Français n'ont pas les mêmes opportunités. Le délai d’attente pour une consultation atteint 4,1 mois en zone rurale, contre seulement 1,7 mois dans l’agglomération parisienne.

    Et finalement entre ces avancées et les obstacles restants, le taux de jeunes dont la vue n'a pas été contrôlé par un professionnel reste important. Plus de 45 % des moins de 5 ans n’ont toujours pas consulté d’ophtalmologiste.
    "L'accès aux soins, aussi crucial soit-il, ne suffit pas. L'efficacité de la prévention repose sur la précocité de dépistage et sur la capacité à communiquer sur les moyens de diminuer les risques, un enjeu d'autant plus vital face à des troubles évolutifs comme la myopie", remarque l’Observatoire de la vue des enfants.

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