Pollution de l’air

Manger des fruits réduit l’impact de la pollution sur les poumons

En cas d’exposition à la pollution atmosphérique, une alimentation riche en fruits est associée à une meilleure fonction pulmonaire. Cela pourrait s’expliquer par les composés antioxydants et anti-inflammatoires naturellement présents dans les fruits.

  • Victoria Popova/istock
  • 29 Septembre 2025
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    L’alimentation pourrait réduire les effets de la pollution. Selon une étude présentée lors du Congrès de la Société européenne de pneumologie à Amsterdam, aux Pays-Bas, la consommation de fruits pourrait améliorer la fonction pulmonaire en cas d’exposition aux particules fines. 

    Quels sont les liens entre alimentation, pollution et fonction pulmonaire ?

    "Plus de 90 % de la population mondiale est exposée à des niveaux de pollution atmosphérique supérieurs aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, rappelle Pimpika Kaewsri, autrice principale et doctorante au Centre pour la santé environnementale et le développement durable de l'Université de Leicester, au Royaume-Uni. De nombreuses recherches montrent qu'une exposition à des niveaux de pollution atmosphérique plus élevés est associée à une diminution de la fonction pulmonaire." 

    Or, elle souligne que de précédentes recherches ont démontré qu’une alimentation riche en fruits et légumes était associée à une meilleure fonction pulmonaire. "Nous souhaitions déterminer si une alimentation saine ou des groupes d'aliments spécifiques pouvaient modifier ou atténuer partiellement les effets néfastes connus de la pollution atmosphérique sur la fonction pulmonaire", explique-t-elle.

    Pollution de l'air : des effets réduits en cas d'alimentation riche en fruits

    Ses travaux ont été réalisés à partir d’une base de données britannique. Au total, cela représentait près de 200.000 participants. La chercheuse et son équipe ont comparé leurs habitudes alimentaires, notamment leur consommation de fruits, de légumes et de céréales complètes, avec leur fonction pulmonaire, mesurée grâce au calcul de leur VEMS, la quantité d'air expiré en une seconde et leur exposition à la pollution atmosphérique sous forme de particules fines (PM2,5). "La concentration de PM2,5 correspond à la quantité de particules minuscules, de 2,5 micromètres ou moins, rejetées dans l'air, par exemple par les gaz d'échappement des véhicules et les procédés industriels", précise-t-elle.

    Pour chaque augmentation de l'exposition aux PM2,5 de cinq microgrammes par mètre cube d'air, l'équipe a observé une réduction de 78,1 ml du VEMS dans le groupe à faible consommation de fruits, contre seulement 57,5 ​​ml dans le groupe à forte consommation de fruits chez les femmes. "Cela pourrait s'expliquer en partie par les composés antioxydants et anti-inflammatoires naturellement présents dans les fruits, estime l’autrice. Ces composés pourraient contribuer à atténuer le stress oxydatif et l'inflammation causés par les particules fines, compensant ainsi potentiellement certains des effets nocifs de la pollution atmosphérique sur la fonction pulmonaire."

    Réduire la pollution de l'air et promouvoir une alimentation saine pour améliorer la santé humaine 

    Pour Pimpika Kaewsri, ces résultats rappellent l’importance de promouvoir une alimentation saine, riche en fruits et légumes, dès l’enfance pour prévenir les maladies chroniques. "Cela n'exempte pas les gouvernements de poursuivre leurs politiques environnementales visant à réduire la pollution atmosphérique au minimum, compte tenu de l'absence de niveaux d'exposition sûrs, et cela ne transfère pas leur responsabilité aux individus dont les choix alimentaires sont souvent contraints par des impératifs économiques", conclut la spécialiste. D’après l’OMS, 4,2 millions de décès prématurés étaient liés à la pollution de l’air en 2019. 

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