Inégalités dans la santé

Cancer du foie : la précarité dégrade la prise en charge et les chances de survie

En France, les patients de milieux défavorisés atteints d’un cancer du foie ont un risque de décès plus important que les malades plus aisés.

  • gorodenkoff/istock
  • 09 Septembre 2025
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    Les inégalités sociales persistent même face à la maladie, et plus particulièrement avec le cancer du foie. Une étude menée par des médecins et des chercheurs de l'hôpital Cochin-Port-Royal AP-HP à l'université Paris Cité, l'Inserm et du Centre Inria de Paris ont mis en évidence que les malades issus de milieux défavorisés ont un accès aux soins plus restreint et un risque accru de décès par rapport aux autres.

    Leurs travaux ont été présentés dans la revue JHEP Reports, le 5 septembre 2025.

    Cancer du foie et milieux défavorisés : un accès aux soins réduit et une mortalité accrue

    Pour évaluer l’impact de la précarité sur la prise en charge et le pronostic d’un cancer du foie primitif, l’équipe a passé en revue les dossiers de 62.351 patients atteints de la maladie entre 2017 et 2021. 45 % d’entre eux ont été classés comme défavorisés en s'appuyant sur 4 critères : chômage, travail manuel, niveau d'éducation, revenus.

    Les analyses des données ont mis en évidence que ces derniers avaient un accès réduit aux traitements curatifs disponibles (la chirurgie, la transplantation, l’ablation) quelle que soit la distance entre leur domicile et leur centre de soins ou encore la densité médicale de leur région. Ils avaient également plus de risque de mourir de leur tumeur hépatique maligne que les patients ayant un niveau social plus élevé.

    Centralisation des soins : 811 vies par an pourraient être sauvées

    En revanche, les scientifiques ont remarqué que lorsque les malades d’un cancer du foie en état de précarité étaient pris en charge par un hôpital de référence, la probabilité qu'ils aient accès à un traitement curatif augmentait et devenait comparable à celle des patients plus favorisés. Un constat similaire a été fait pour le risque de mortalité. Leur chance de survie devenait bien meilleure.

    Ainsi, pour les chercheurs, la centralisation des soins dans des établissements de référence serait la solution pour réduire les disparités entre les patients de niveaux sociaux différents. Ils ont même évalué précisément les bénéfices d’un tel dispositif. Être soigné dans un hôpital de référence pour le cancer du foie primitif augmente la probabilité des patients précaires de recevoir un traitement curatif de 25 %. Ce qui permettrait, selon leurs calculs, de sauver 811 patients défavorisés par an.

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