Troubles du sommeil
Mélatonine : pourquoi il ne faut pas en donner aux enfants ?
La mélatonine peut avoir des effets indésirables chez les enfants, comme des maux de tête, des nausées, des vomissements, des tremblements, des vertiges ou encore des douleurs abdominales.

- Par Diane Cacciarella
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- quintanilla/iStock
20 à 30 % des enfants de moins de 6 ans souffrent de troubles du sommeil, 10 % des 6 à 12 ans, et 15 à 20 % des adolescents, selon le Vidal. Certains parents sont alors tentés de donner de la mélatonine pour aider leurs petits à s’endormir.
La mélatonine, l’hormone du sommeil
Cette substance, aussi appelée l’hormone du sommeil, facilite l’endormissement. Quand la lumière du jour baisse, l’information est envoyée à notre corps pour qu’il sécrète de la mélatonine. Au fur et à mesure, la concentration dans le sang augmente pour que nous ayons envie de dormir.
En France, les compléments alimentaires contenant de la mélatonine sont en vente libre dans les pharmacies. Pourtant, en 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) indiquait plusieurs effets indésirables, comme des maux de tête, des nausées, des vomissements, des tremblements, des vertiges ou encore des douleurs abdominales.
"La vente libre de compléments alimentaires contenant de la mélatonine tend à créer une image faussement sûre de cette substance”, peut-on lire sur le site du Vidal. En effet, selon une publication des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, en 2020, les intoxications à la mélatonine ont représenté la première cause pédiatrique d'appel aux centres antipoisons américains, avec 4,9 % des appels contre 0,6 % en 2012.
Syncope, convulsions, vomissements... Les effets secondaires de la mélatonine
Les experts ont identifié différents symptômes : cardiorespiratoires (syncope, dépression respiratoire), neurologiques (convulsions, somnolence) et digestifs (vomissements). Ils notent que plus de 90 % des intoxications étaient liées à des ingestions accidentelles de comprimés, au domicile.
Face aux risques que représente la mélatonine pour certaines populations, l’Anses a émis des recommandations en 2018 : "l’analyse des cas signalés et de la littérature scientifique amène l’Agence à recommander aux personnes souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants, aux adolescents et aux personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence de ne pas consommer de mélatonine sous forme de compléments alimentaires.”
L'autorité de santé ajoute que la prise de compléments alimentaires doit rester ponctuelle car il n’y a pas encore de "données suffisantes sur les effets à long terme” de cette consommation. L’idéal est donc d’éviter d’en donner aux enfants. Et si les troubles du sommeil persistent, privilégiez des solutions non médicamenteuses, notamment la mise en place d’un rituel avec de la lecture d’une histoire, dans une atmosphère calme et sans écran.