Nutrition

Faut-il comme les Anglais limiter l’accès aux boissons énergisantes ?

En Angleterre, le gouvernement lance une consultation de douze semaines sur l’interdiction de la vente de boissons énergisantes très caféinées aux moins de 16 ans dans tous les points de vente.

  • bauwimauwi/iStock
  • 06 Septembre 2025
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    L’Angleterre cherche à interdire la vente de boissons énergisantes aux moins de 16 ans. Mais avant de prendre une telle décision, le gouvernement a lancé une consultation de douze semaines. 

    100.000 enfants anglais consomment chaque jour une boisson énergisante 

    L’objectif de cette consultation est de recueillir des données auprès des parties prenantes (experts de la santé, responsables de l'éducation, fabricants, autorités locales, etc.) avant de légiférer. Si le résultat va dans le sens d’une interdiction, les boissons énergisantes pourraient donc être interdites aux moins de 16 ans. 

    Les plus jeunes sont visés parce qu’ils consomment beaucoup de boissons énergisantes à forte teneur en caféine. Le communiqué du gouvernement cite des fréquences inquiétantes : tous les jours pour environ 100.000 enfants et une à plusieurs fois par semaine pour un quart des 11-12 ans et un tiers des 13-16 ans.

    "Les boissons énergisantes peuvent sembler inoffensives, mais le sommeil, la concentration et le bien-être des enfants d'aujourd'hui sont impactés, tandis que les boissons riches en sucre abîment leurs dents et contribuent à l'obésité”, a indiqué Wes Streeting, le ministre de la Santé. 

    Interdire la vente de boissons énergisantes contenant plus de 150 mg de caféine 

    Pour protéger les plus jeunes, le gouvernement propose d’interdire la vente de boissons énergisantes à forte teneur en caféine, c’est-à-dire celles contenant plus de 150 milligrammes (mg) de caféine par litre, aux moins de 16 ans. Tous les points de vente seraient concernés par cette mesure : restaurants, cafés, magasins et distributeurs automatiques. 

    "Les boissons énergisantes riches en caféine n'ont pas leur place entre les mains des enfants, a déclaré Katharine Jenner, directrice de l'Obesity Health Alliance. Nous soutenons pleinement la proposition du gouvernement d'interdire la vente de boissons énergisantes riches en caféine aux moins de 16 ans. Il s'agit d'une mesure de bon sens, fondée sur des données probantes, pour protéger la santé physique, mentale et dentaire des enfants”. 

    "Un apport en sucres libres inférieur à 10 % de la ration énergétique totale réduit le risque de surpoids, d’obésité et de carie dentaire”

    Autre bénéfice de cette mesure : elle pourrait aussi faire baisser la consommation de sucre chez les enfants. L’association Open Food Facts a réalisé un tableau de la composition nutritionnelle moyenne de 732 produits de la catégorie boissons énergisantes, dont les informations nutritionnelles étaient connues (sur un total de 766 produits). Ainsi, pour 100 ml, il y a en moyenne 6,79 g de sucre. Pour une canette de 250 ml, cela fait donc 16,98 g.

    Dans ces boissons, il s’agit de sucres libres, c’est-à-dire ceux ajoutés au produit par le fabricant, le cuisinier ou le consommateur, ou bien ceux naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les jus de fruits à base de concentré. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fixe la limite quotidienne à moins de 10 % de la ration énergétique chez l’enfant et l’adulte, tout en précisant qu’il "serait encore meilleur pour la santé de réduire l’apport en sucres à moins de 5 % de la ration énergétique totale, soit à 25 grammes environ par jour”.

    "Nous disposons de données fiables montrant qu’un apport en sucres libres inférieur à 10 % de la ration énergétique totale réduit le risque de surpoids, d’obésité et de carie dentaire”, indiquait le Dr Francesco Branca, Directeur du Département Nutrition pour la santé et le développement de l’OMS. Un enjeu de santé publique qui ne concerne pas que l’Angleterre. Au niveau européen, 3 % des enfants et 8 % des adolescents consomment des boissons énergisantes plus de quatre à cinq fois par semaine, d’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). 

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