Accès aux soins

Déserts médicaux : trouverez-vous plus facilement un médecin à partir de septembre ?

Le gouvernement annonce que dès "la semaine prochaine" l’envoi de médecins généralistes en renfort dans des déserts médicaux sera opérationnel. Mais comment cela va-t-il réellement se dérouler ?

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  • 02 Septembre 2025
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    8 septembre 2025, c’est la date à laquelle l’envoi de médecins généralistes en renfort dans des déserts médicaux va être effectif. C’est ce qu’a assuré le gouvernement le 1er septembre. Pour rappel, cette mesure, annoncée au printemps, est mise en place pour favoriser l’égalité d’accès aux soins. "Dès la semaine prochaine, cette mesure phare deviendra réalité et apportera une réponse concrète et immédiate aux Français qui, trop souvent encore, peinent à trouver un médecin", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. En France, 6,4 millions de Français n’ont pas de médecin traitant et plus de 2,5 millions rencontrent des difficultés pour se soigner en raison d’un accès limité aux généralistes, une faible présence de jeunes médecins, un éloignement des urgences et un faible niveau de vie.

    Un "déploiement progressif" dans 151 intercommunalités dites "zones rouges"

    Ce dispositif, dont le "déploiement" sera "progressif" la semaine prochaine selon le cabinet de Yannick Neuder, va concerner 151 intercommunalités identifiées comme prioritaires ou "zones rouges". Les médecins volontaires, qui sur place disposeront du support des assistants médicaux, consacreront jusqu’à deux jours de consultations par mois dans ces zones prioritaires. L'objectif est de "demander peu à beaucoup de médecins pour éviter de demander beaucoup à peu de médecins. (…) La solidarité territoriale repose sur l'engagement des médecins qui sera soutenu par le gouvernement, avec notamment une indemnisation forfaitaire de 200 euros par jour en plus du paiement des consultations réalisées", a précisé le ministère de la Santé. La mesure prévoit des solutions de remplacement pour les médecins leur permettront d’assurer la continuité des soins dans leurs cabinets.

    Selon Yannick Neuder, interrogé par La Dépêche du Midi, "chaque territoire s'organise avec son agence régionale de santé, son préfet, ses élus locaux et ses professionnels. Cela peut se faire dans une maison de santé, un centre de santé, un cabinet paramédical ou des locaux municipaux. Nous allons mettre à disposition un certain nombre d'outils pour faciliter le quotidien des médecins pour ces consultations. (…) On fera une évaluation de ce dispositif dans trois mois."

    "Aucun médecin ne va accepter d'aller dispenser des soins à un patient qu'il ne reverra pas"

    Dans un communiqué, le ministère de la Santé souligne que les patients pourront obtenir un rendez-vous rapide, avec un outil national dédié, et que les consultations seront facturées sans dépassement d’honoraires. Mais cela sera-t-il réellement possible ? "Aucun médecin ne va accepter d'aller dispenser des soins à un patient qu'il ne reverra pas et dont il ne sait pas quelle vont être la suite de sa consultation", a déclaré, sur BFMTV, Laure Artru de l'association Citoyens contre les déserts médicaux. Même son de cloche de Jean-François Dumonteil du président de la communauté de communes Monts d'Arrée Communauté contacté par Ouest-France. "On était déjà en zone d’intervention prioritaire. Il y avait déjà des facilités pour s'installer, une aide financière, des exonérations fiscales, des cabinets prêts. Et pour autant, personne n’est venu nous voir."

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