Mémoire
Cerveau : comment le sommeil améliore vos performances du lendemain
Dormir ne sert pas qu’à se reposer : selon une étude, des rythmes cérébraux spécifiques pendant le sommeil consolident l’apprentissage, la mémoire et la planification du geste, améliorant ainsi les performances futures.

- Par Stanislas Deve
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- Svetlana Golovco / istock
Devant une tâche complexe que l’on peine à résoudre, qui n’a jamais décidé de "dormir dessus" pour y voir plus clair le lendemain, après une bonne nuit de sommeil ? Car souvent, au réveil, tout semble plus clair et l’exécution plus fluide. D’après une nouvelle étude publiée dans la revue JNeurosci, ce phénomène s’explique par l’activité rythmique du cerveau pendant le sommeil, qui "transforme les informations liées à la tâche en une mémoire plus solide et durable".
Une expérience sur l’apprentissage moteur
L’équipe de Dara Manoach, à la Harvard Medical School, a voulu comprendre où, dans le cerveau, ces rythmes influencent l’apprentissage. Vingt-cinq participants ont appris une séquence de frappe au clavier pendant que leur activité cérébrale était enregistrée. Après l’entraînement, les enregistrements ont continué pendant une sieste. Les zones corticales sollicitées pendant l’apprentissage ont montré, durant le sommeil, une activité rythmique accrue. Plus ces rythmes étaient marqués, plus l’amélioration des performances après la sieste était grande, selon un communiqué.
L’étude révèle que les corrélats neuronaux diffèrent entre l’apprentissage initial et la performance après le sommeil. L’entraînement active des rythmes dans les régions liées à l’exécution du mouvement, tandis que les progrès post-sieste sont associés à une activité rythmique dans les zones de planification du mouvement. Comme le souligne Dara Manoach, "les rythmes cérébraux se produisent partout dans le cerveau pendant le sommeil. Mais ceux de ces régions augmentent après un apprentissage, probablement pour stabiliser et renforcer la mémoire".
Une mémoire de la tâche
Les chercheurs avancent que les rythmes dans les zones d’exécution motrice pourraient représenter la mémoire de la tâche, tandis que ceux dans les zones de planification optimiseraient la performance future. Ces résultats apportent un éclairage précieux sur la manière dont notre cerveau consolide les apprentissages moteurs. Et confirment, une fois encore, qu’une bonne sieste peut être un véritable atout pour progresser.