Médicament
Anti-cholestérol : la demande de déremboursement du Praluent suspendu
Sanofi suspend sa demande de déremboursement du Praluent, un médicament anti-cholestérol produit par le laboratoire pharmaceutique.

- Par Diane Cacciarella
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- RomanBabakin/iStock
"Sanofi a décidé de suspendre sa demande de déremboursement", du Praluent, un médicament anti-cholestérol bloquant l'action des enzymes PCSK9, a indiqué ce vendredi une porte-parole du laboratoire pharmaceutique à l’Agence France Presse (AFP). Une annonce qui a lieu alors que les patients font face de plusieurs semaines à des tensions d'approvisionnement et craignent une perte d'accès au traitement.
Praluent : à la recherche d'une "solution collective et durable"
Le Praluent est un médicament à prescription obligatoire. Il est utilisé pour traiter l’excès de cholestérol et prévenir les maladies cardiovasculaires liées à l'athérosclérose, selon le Vidal. “Il n'y a aucune alternative pour ces patients qui ont fait un infarctus ou un AVC, alertait en juin dernier le Pr Éric Bruckert, endocrinologue et spécialiste de l'hypercholestérolémie familiale, au Point. Et l'on sait que l'arrêt de ces traitements entraîne une récidive dans les mois qui suivent”.
Pourtant vital, de fortes tensions d’approvisionnement touchent le Praluent, sur tous les dosages : 75 mg, 150 mg et 300 mg. Elles sont dues à la réduction des livraisons décidée par Sanofi, faute d’accord sur le prix du médicament entre le laboratoire et la France. Au même moment, le laboratoire Amgen, qui produit le Repatha, un autre médicament anti-cholestérol agissant sur l'action de l'enzyme PCSK9, avait pris la même décision pour le même motif.
Évoquant une situation "plus économiquement viable" dans Le Point, Sanofi est allé plus loin en juin dernier en lançant une demande pour le déremboursement pour le Praluent. Mais le laboratoire est finalement revenu sur sa décision, le 18 juillet 2025. Il indique travailler actuellement "avec les autorités à l’élaboration dans les semaines à venir d’une solution collective et durable qui permettrait de garantir l’accès à Praluent dans les meilleures conditions, aujourd’hui et demain".
Praluent et Repatha : des patients inquiets
Le dérèglement du Praluent aurait permis entre autres de fixer librement le prix du médicament - qui est actuellement de 430,37 euros la boîte. Mais surtout, il aurait été à la charge des patients, et donc potentiellement inaccessible pour certains.
Cette perspective ainsi que les tensions d'approvisionnement des médicament anti-cholestérols sont extrêmement inquiétantes pour les malades. "Ça me permet d'éviter des infarctus et des AVC, a indiqué Sabine Guérin, patiente sous Repatha depuis trois ans, à RTL. Dans mon cas, il n'y a pas de traitement de substitution. Donc, on se retrouve sans filet, avec des gros risques. On ne peut pas accepter, nous, patients, qu'on puisse laisser sacrifier des vies comme ça". Elle a lancé une pétition pour alerter sur ce danger.
L’annonce de la suspension de la demande de déremboursement offre un espoir. Si Sanofi et l’État trouvent un accord, le laboratoire augmentera à nouveau ses livraisons vers la France. Ce qui permettra à tous les patients de bénéficier de leur traitement, sans difficulté.