Onco-Digestif
Cancer du pancréas : l’hépatite C serait un facteur de risque modifiable
Un lien entre l’hépatite C chronique et le cancer du pancréas.
- Shidlovski/iStock
L’hépatite C chronique est liée à un risque accru de cancer du pancréas. C’est la conclusion tirée par des scientifiques de la faculté de médecine de Yale (États-Unis). Pour parvenir à celle-ci, ils ont mené une étude portant sur 6,3 millions de personnes ayant bénéficié d'un test de dépistage de l'hépatite C par l'intermédiaire de l'Administration des anciens combattants et ayant fait une consultation au moins une fois (en hospitalisation ou en ambulatoire) entre 2001 et 2020.
Les patients ont été suivis pendant au moins 18 mois après ce rendez-vous. Le statut d’exposition au virus de l’hépatite C a été catégorisé : infection chronique, exposition au virus ou absence d’infection chronique par le virus.
Cancer du pancréas : les patients infectés et exposés au virus de l’hépatite C sont plus à risque
Au total, 246.218 participants présentaient une hépatite C chronique et 209.492 avaient été exposées au virus. Parmi les 33.451 personnes ayant développé un adénocarcinome pancréatique, l’âge au diagnostic était plus jeune chez les personnes infectées par le virus de l’hépatite C que chez les personnes non infectées. Comparées à l'absence d'infection, l'infection chronique et l'exposition au virus étaient associées à un risque accru de cancer du pancréas incident. Le risque de cancer du pancréas était plus élevé pour les génotypes (informations portées par le génome d'un organisme) 3 et 1 du virus de l’hépatite C que pour le génotype 2.
"Ces résultats suggèrent que l’infection chronique par le VHC constitue un facteur de risque important et potentiellement modifiable pour le cancer du pancréas, même après la prise en compte d’autres facteurs de risque tels que le tabagisme, les maladies hépatiques et la consommation d’alcool", a déclaré Louise Wang, qui a dirigé les travaux publiés dans la revue JAMA Network Open. Dans de futures recherches, la chercheuse et son équipe examineront si le traitement contre l’hépatite C atténue le risque d'exposition au virus.
Dépistage, pronostic vital : "mieux comprendre le risque individuel de développer cette maladie"
Ces derniers vont également étudier si d’autres biomarqueurs issus des dossiers médicaux électroniques, tels que les résultats d’analyses, l’indice de masse corporelle ou les médicaments, sont corrélés à des changements subtils susceptibles de signaler un cancer du pancréas jusqu’à cinq ans avant le diagnostic.
"La plupart des personnes atteintes d'un cancer du pancréas ne sont diagnostiquées qu'à un stade avancé de la maladie. Mieux comprendre le risque individuel de développer cette maladie nous permettra d'améliorer le dépistage précoce et, par conséquent, le pronostic des patients."








