Onco-Thoracique

CBPC : génômique, transcriptômique et protéômique

Des analyses protéo-génomiques dans le cancer du poumon à petites cellules ont permis d'identifier des sous-groupes de malades et de potentielles cibles thérapeutiques.

  • Tetiana Lazunova/iStock
  • 02 Avr 2024
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    Le CBPC représente 10 à 15 % des cancers du poumon et se distingue des autres-sous-types du fait de son pronostic réservé à court terme, malgré les thérapeutiques existantes. Sur des échantillons de 112 patients atteints de CBPC, les auteurs ont réalisé avec une analyse poussée en expression génique, (ADN), transcriptomique (ARN) et protéomique (protéines) exprimés par les cellules.

    Les auteurs ont publié dans la revue scientifique Cell les résultats de leurs analyses.
     

    La surexpression de HMGB3 serait un facteur pronostic

    Le gène HMGB3 lorsqu’il est surexprimé dans le CBPC est associé à un moins bon pronostic. HMGB3 est en effet associé à l’expression de gênes permettant la migration cellulaire, et serait responsable, en partie, de la production de métastases. Ainsi une surexpression favoriserait la survenue de la maladie métastatique.
     

    La mutation de ZFHX3 associé à une meilleure réponse aux immunothérapies

    Par ailleurs, les tumeurs présentant une mutation du gène ZFHX3 sont associées à une plus forte charge mutationnelle (TMB = Tumor Mutational Burden), et ainsi potentiellement une meilleure réponse aux immunothérapies.

    Identification de 4 sous-groupes de tumeurs

    Enfin, les auteurs identifient 4 sous-groupes de tumeurs en lien avec l’expression différentielle des gènes. Les auteurs citent aussi les potentielles thérapies ciblées qui correspondraient le mieux à ces groupes. Le sous-groupe 1 comporte l’expression de gènes de prolifération ainsi qu’une une activité E2F (stress cellulaire), pour lesquels les auteurs suggèrent l’utilisation de molécules ciblant ATR (maintien la stabilité du génome), ou TOP1 (DNA polymerase 1). Le sous-groupe 2 comporte la plus haute expression de DLL3 (delta-like protein 3). Il existe actuellement des essais de phase précoce avec développement de molécules anti-DLL3. Le 3ème sous-groupe exprime une forte activité des récepteurs de tyrosine kinases (RTK), pour lequel l’anlotinib (un multi tyrosine kinase inhibitor) pourrait être tester. Enfin le 4ème sous-groupe montre une expression élevée de l’expression du gène MYC, pour laquelle un ciblage des aurorakinase AURKA/B pourrait être envisagés.

    Pour conclure, ces résultats sont encourageants sur le potentiel thérapeutique des thérapies ciblées dans le CBPC. Il n’existe pas à ce jour de traitement ciblée dans ces pathologies graves, mais nous devrions voir des avancées concrètes dans ce domaine dans les prochaines années.

     

     

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    JDF