Réseaux sociaux

Ecrans : les "couche-tard" seraient plus accros

Les jeunes qui vivent à contretemps, plus actifs le soir, seraient plus vulnérables à l’addiction aux écrans, selon une étude britannique. En cause, la solitude et l'anxiété, moteurs d’un usage excessif des réseaux sociaux.

  • SbytovaMN / istock
  • 24 Septembre 2025
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    Et si notre horloge biologique influençait notre rapport aux réseaux sociaux ? C’est ce que révèle une étude britannique publiée dans la revue PLOS One, qui s’est penchée sur le quotidien de jeunes adultes adeptes des veillées tardives. Leur constat : les "couche-tard" sont nettement plus exposés à une utilisation excessive du smartphone et des réseaux sociaux.

    Quand la solitude pousse au scrolling

    Menée par les universités de Portsmouth et de Surrey, cette recherche a analysé les réponses de 407 jeunes adultes, âgés de 18 à 25 ans, à des questionnaires psychologiques validés scientifiquement. Elle met en lumière un cercle vicieux : "Les jeunes adultes plus actifs en soirée se retrouvent souvent socialement décalés, ce qui peut entraîner des sentiments de solitude et d’anxiété", explique la Dr Anna-Stiina Wallinheimo, co-autrice des travaux, dans un communiqué de Portsmouth. "Beaucoup se tournent alors vers les smartphones et les réseaux sociaux pour faire face, mais malheureusement, ces outils aggravent souvent leur détresse."

    L'étude montre que ces comportements ne se résument pas à une simple question de temps d'écran : ce sont de véritables stratégies de compensation émotionnelle. Les "couche-tard" utiliseraient ainsi leur téléphone pour soulager un malaise psychologique, lié à l'isolement ou à l'anxiété.

    Le rapport décrit des comportements typiques de l’addiction : anxiété à l’idée d’être séparé de son téléphone, vérification compulsive des notifications, négligence des responsabilités. Près de 40 % des étudiants britanniques présenteraient des signes d'addiction aux réseaux sociaux, les jeunes femmes étant particulièrement concernées.

    Un usage compulsif et anxiogène

    Pour Dr Wallinheimo, ces résultats apportent enfin des réponses : "On savait que les profils 'soirée' étaient plus vulnérables, mais on ignorait pourquoi. Maintenant, on comprend que les facteurs émotionnels – notamment la solitude – jouent un rôle clé"."Plutôt que de dire aux jeunes de passer moins de temps sur leur téléphone, il faut s’attaquer aux raisons profondes de cet usage", ajoute le Dr Simon Evans. Selon lui, des stratégies de soutien ciblées sont essentielles, surtout en soirée, période où les sentiments d’isolement sont les plus intenses. Les chercheurs appellent à des actions de sensibilisation pour aider les jeunes à comprendre que leur rythme de vie, combiné à une santé mentale fragile, les rend plus vulnérables.

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